Système canadien de surveillance des drogues et des substances : Comprendre les données
Le système canadien de surveillance des drogues et des substances (SCSDS) est un système d'alerte rapide en matière de drogues qui est conçu pour mettre en évidence les drogues nouvelles et émergentes sur le marché des drogues illégales dangereuses et synthétiques.
- Dernière mise à jour : 2025-06-26
Sur cette page
Ce que les données peuvent nous apprendre
Le Système canadien de surveillance des drogues et des substances (SCSDS) fournit des renseignements essentiels permettant une intervention et une prise de décision précoces. Le SCSDS peut fournir des alertes précoces en détectant les substances psychoactives nouvelles et émergentes et les tendances de ces substances au fil du temps.
Actuellement, le SCSDS ne quantifie pas les éléments suivants :
- les quantités d'une substance détectée;
- la pureté des substances;
- la présence de substances en cooccurrence avec d'autres substances recensées.
Les systèmes d'alerte rapide en matière de drogues diffèrent des rapports traditionnels sur la consommation de drogues. Ils nous permettent de suivre et d'analyser l'évolution des tendances en matière de consommation de drogues à travers de nombreuses sources de données. Il ne s'agit pas d'un système d'alerte sur les drogues, qui vise à prévenir les méfaits immédiats par l'échange d'informations sur les endroits précis où se trouvent des substances illicites et sur l'aspect de celles-ci.
Définitions
Explications des termes utilisés dans le SCSDS.
- Nouvelles substances psychoactives (NSP)
- Les nouvelles substances psychoactives sont des drogues qui sont récemment apparues sur le marché des drogues illégales. À l'heure actuelle, elles ne sont pas réglementées en vertu de la Loi réglementant certaines drogues et autres substances et leur vente est réglementée en vertu de la Loi sur les aliments et drogues. Le 5-MeO-DMT (de la classe pharmacologique des hallucinogènes) est un exemple de nouvelle substance psychoactive.
- Substances psychoactives émergentes
- Les substances psychoactives émergentes sont des drogues qui sont récemment apparues ou réapparues sur le marché des drogues illégales. Ces substances sont réglementées en vertu de la Loi réglementant certaines drogues et autres substances. Le protonitazène (de la classe pharmacologique des opioïdes) est un exemple de substance psychoactive émergente. Pour obtenir des renseignements supplémentaires sur la détermination du statut des substances contrôlées, veuillez consulter : Processus de détermination du statut des substances contrôlées de Santé Canada – Canada.ca
- Métabolites
- Les métabolites sont des substances qui se forment lorsqu'un médicament est décomposé par l'organisme. Plus d'un métabolite peut être associé à chaque drogue. Dans certains cas, les métabolites peuvent eux-mêmes être utilisés comme des drogues. Un exemple de métabolite est la Norméphedrone (métabolite de la méphédrone, de la classe pharmacologique des stimulants). Si un métabolite est recensé, le SCSDS le signalera dans les données.
- Classe pharmacologique
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Une classe pharmacologique est un moyen de regrouper les drogues en fonction de leurs effets sur l'organisme. Les drogues d'une même classe ont des effets identiques ou semblables. Pour connaître la définition des classes pharmacologiques utilisées dans le présent outil, veuillez consulter la page Service d'analyse des drogues (SAD) de Santé Canada.
Pour obtenir des renseignements supplémentaires, veuillez consulter la page Service d'analyse des drogues et Laboratoire Cannabis.
- Précurseurs
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Les précurseurs sont des produits chimiques utilisés dans la fabrication d’autres produits chimiques. Les précurseurs signalés dans le SCSDS sont utilisés pour la production de substances psychoactives qui peuvent être contrôlées ou non.
L'acide glycidique BMK est un exemple de précurseur. Pour obtenir des renseignements supplémentaires sur les précurseurs chimiques dans le cadre de la réglementation des substances, veuillez consulter la page : Substances contrôlées et précurseurs chimiques – Canada.ca
Sources des données
Le SCSDS est un outil de surveillance qui intègre des données provenant des sources décrites ci-après.
Les échantillons de drogues soumis par les responsables canadiens d'application de la loi
Le Service d'analyse des drogues (SAD) de Santé Canada exploite des laboratoires à l'échelle du Canada et analyse les drogues et les substances présentées par les responsables canadiens de l'application de la loi et de la santé publique. Le SAD analyse les échantillons de drogues suspectes pour déterminer s'ils contiennent ou non des substances réglementées en vertu de la Loi réglementant certaines drogues et autres substances. Les données du SAD fournissent des renseignements sur la composition des drogues en circulation au Canada. Elles indiquent également les changements dans les types de drogues et de substances soumises par les responsables canadiens d'application de la loi et de la santé publique.
Les données couvrent la période de janvier 2023 à décembre 2024. Le présent outil comprend les substances recensées pour la première fois à compter de janvier 2023. Actuellement, le SCSDS n'inclut que les échantillons de drogues soumis par les responsables canadiens d'application de la loi.
Surveillance des eaux usées
Santé Canada analyse les eaux usées non traitées (l'eau d'égout) pour y déceler la présence de drogues. Les données sur les eaux usées nous aident à détecter les nouvelles tendances en matière de consommation de drogues. Ces tendances peuvent échapper aux méthodes de surveillance traditionnelles. L'analyse des eaux usées permet également de comparer la consommation de drogues à l'échelle des régions et des municipalités.
Les échantillons d'eaux usées ont été fournis par les partenaires participant au programme. À présent, les échantillons d'eaux usées proviennent de l'Enquête canadienne sur les eaux usées de Statistique Canada et Environnement et Changement climatique Canada.
Les données sur les eaux usées présentées dans la SCSDS constituent un sous-ensemble des données recueillies dans le cadre de l’Initiative nationale de surveillance des drogues dans les eaux usées (INSDUE) de Santé Canada. Ce sous-ensemble vise à mettre en évidence les substances psychoactives nouvelles et émergentes.
Les échantillons d'eaux usées sont prélevés des usines d’épuration des eaux usées. Les échantillons sont analysés par spectrométrie de masse. Nous dépistons plus de 500 drogues et métabolites de drogues. La liste de dépistage a été établie au moyen des éléments suivants :
- les ouvrages scientifiques et les données issues des enquêtes nationales de Santé Canada, notamment
- les substances préoccupantes pour la santé publique
Les données ont été recueillies de janvier à décembre 2023 et d'avril à décembre 2024.
Surveillance du Web
Les discussions en ligne concernant les nouvelles drogues ont souvent lieu des mois avant que ces substances ne soient liées à des empoisonnements ou à des intoxications. Santé Canada scrute les forums de discussion en ligne à la recherche de mots semblables à des noms de drogues connues. Les noms de drogues possibles sont comparés à une liste de noms de drogues connues. Cela nous aide à déterminer si les drogues sont nouvelles ou émergentes. La surveillance du Web permet de mieux comprendre la dynamique du marché des drogues illégales. Les données ont été recueillies de janvier 2023 à décembre 2024.
Limites des données
Limites de l'analyse des échantillons de drogues
Les données du SAD reposent uniquement sur les échantillons soumis à ses laboratoires aux fins d'analyse. Ainsi, les échantillons analysés par le SAD peuvent ne pas être complètement représentatifs des saisies de drogues au Canada, y compris des substances circulant au sein du marché. Les données SAD doivent donc être utilisées avec prudence pour déterminer des tendances ou tirer des conclusions sur le type et la nature des substances circulant au sein du marché.
Les résultats présentés ici peuvent différer d’autres données du Service d’analyse des drogues de Santé Canada, car ces données sont présentées et analysées de manière différente.
Pour obtenir des renseignements supplémentaires, veuillez consulter la page Service d'analyse des drogues et Laboratoire Cannabis.
Les régions et les périodes où aucun échantillon d’eaux usées n’a été recueilli sont indiquées comme « Non recueilli ».
Limites de la surveillance des eaux usées
Seulement les drogues qui sont sur notre liste de dépistage peuvent être recensées dans les eaux usées. Cette liste est fréquemment mise à jour en fonction d'autres données de surveillance. Toutefois, il est difficile d'établir une liste exhaustive. Lorsque de nouvelles substances sont ajoutées à la liste de dépistage, elles peuvent être identifiées pour la première fois dans les données. Cela ne signifie pas que la substance ne se trouvait pas déjà dans les eaux usées.
Une substance est identifiée dans les eaux usées lorsque la concentration de la substance en question est détectable par l'instrument de mesure (spectrométrie de masse). Des substances peuvent être présentes, mais à des concentrations trop faibles pour être identifiées.
La population visée par le programme des eaux usées est limitée. Elle ne comprend que les communautés et les municipalités disposant de stations d'épuration participantes. Le nombre de sites participants varie selon les provinces et les territoires. Le nombre de sites peut varier d'un mois à l'autre. Ainsi, les drogues recensées ne sont pas représentatives de l'ensemble du Canada. Les tendances au fil du temps doivent être interprétées avec prudence.
La technique de spectrométrie de masse que nous utilisons ne permet pas toujours de distinguer les isomères de position ayant la même masse moléculaire. Un exemple connu est celui du para-fluorofentanyl et du méta-fluorofentanyl. Lorsque cette limitation est connue, les données sont présentées de manière neutre quant à la position (c’est-à-dire sous le nom de « fluorofentanyl »). Lorsque la limitation n’est pas connue, les données sont présentées comme des isomères de position distincts et sont mises à jour si l’on découvre par la suite qu’il est impossible de les différencier.
Les régions et les périodes où aucun échantillon d’eaux usées n’a été recueilli sont indiquées comme « Non recueilli ».
Limites de la surveillance du Web
La surveillance du Web permet d’identifier les mentions de substances dans des forums en ligne. Nous ne savons pas si les substances mentionnées sont utilisées, vendues ou synthétisées. En général, les données de surveillance du Web ne peuvent fournir aucun renseignement sur la région exacte où les drogues sont vendues ou utilisées. Aucun renseignement géographique ne peut être fourni dans le SCSDS pour cette source de données.
Il est impossible de surveiller l'ensemble des données Web. Seules certaines zones sont retenues aux fins de surveillance afin de maintenir un volume gérable. La surveillance continue est particulièrement difficile pour les plateformes du Web clandestin en raison du taux de roulement élevé et d'un accès imprévisible. Une même substance peut avoir plusieurs noms et orthographes. Bien que l'algorithme d'apprentissage automatique capture plusieurs de ces éléments, il est possible que certains ne soient pas pris en compte.
Limites des systèmes internationaux d'alerte rapide sur les drogues
Il ne s'agit pas d'une liste exhaustive de tous les systèmes d'alerte rapide ou observatoires nationaux des drogues à l'échelle mondiale. Cette liste sera révisée à chaque mise à jour du SCSDS. Comme les liens pointent vers des sites Web externes, ils sont susceptibles d'être modifiés.
Remerciements
Santé Canada tient à remercier tous les collaborateurs qui ont fourni des échantillons d’eaux usées, y compris l’Enquête canadienne sur les eaux usées de Statistique Canada, Environnement et Changement climatique Canada ainsi que les autres sites participants. Un merci tout particulier est adressé au Laboratoire national de microbiologie (LNM) de l’Agence de la santé publique du Canada pour son soutien constant à la surveillance des eaux usées, notamment pour l’intégration des sites participants et l’aide apportée au prétraitement des échantillons en vue de leur analyse par le Service d’analyse des drogues et le laboratoire du cannabis de Santé Canada.
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Service d'analyse des drogues et Laboratoire Cannabis
Le Service d'analyse des drogues et le Laboratoire Cannabis de Santé Canada exploitent des laboratoires à l'échelle du Canada et analysent les drogues et les substances soumises par les responsables canadiens de l'application de la loi et de la santé publique.
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