Inégalités en matière de santé mentale, de bien-être et de mieux-être au Canada
Tendances des inégalités en matière de santé mentale au Canada. Met en évidence les changements au fil du temps et les facteurs d'inégalités en matière de santé mentale.
- Dernière mise à jour : 2024-09-10
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Méthodes
Synthèse des données probantes selon une approche séquentielle exploratoire
Le présent rapport s’appuie sur une synthèse des données probantes – c’est-à-dire l’intégration de diverses constatations ou données de recherche pour produire un résumé consolidé des données probantes – réalisée selon une approche séquentielle exploratoire, en vue de fournir une compréhension plus nuancée des inégalités en matière de santé mentale au Canada, y compris leurs facteurs structurels et sociétaux, et la façon dont elles ont évolué au fil du temps. Dans les sections qui suivent, nous décrivons le processus de revue rapide utilisé pour recueillir les études qualitatives, ainsi que les analyses quantitatives des tendances qui ont été effectuées. La nature séquentielle de ces analyses, en particulier des revues de la littérature effectuées, nous a permis de peaufiner de façon itérative le présent rapport et les connaissances découlant des analyses quantitatives des tendances. Par l’adoption d’une approche exploratoire, nous avons intégré diverses sources de données à notre synthèse des données probantes qualitatives et quantitatives, de façon à atteindre une compréhension plus globale des inégalités en matière santé mentale au Canadat Note de bas de page 1 . L’inclusion d’une telle méthode visait principalement à saisir les circonstances et les contextes ayant une incidence sur les résultats en matière de santé mentale, dans le but de dégager les éléments qui devaient faire l’objet de l’analyse quantitative. Les données probantes pertinentes issues de la recherche qualitative, combinées aux tendances à l’échelle de la population, fournissent une compréhension plus nuancée que ce qui a été exploré à ce jour. L’application d’une telle approche séquentielle exploratoire visait à acquérir une compréhension complète des interventions au sein des systèmes de santé Note de bas de page 1 . Compte tenu du fait que les enjeux de santé publique, comme ceux présentés dans le présent rapport, sont de nature complexe, l’utilisation combinée de données qualitatives et quantitatives contribue à éclairer la prise des décisions fondées sur des données probantes Note de bas de page 2 Note de bas de page 3 .
Revue de la littérature axée sur la recherche qualitative
Objectif
Cette revue rapide de la littérature visait à synthétiser la recherche qualitative sur les inégalités en matière de santé mentale au Canada sur une période de dix ans (2012-2022) et à fournir des explications possibles sur la façon dont certains déterminants sociaux contribuent à ces inégalités.
Plus précisément, cet examen qualitatif visait initialement à cartographier le paysage actuel des inégalités en matière de santé mentale en fonction des questions suivantes :
1. Comment la « santé mentale » et les « inégalités en matière de santé mentale » sont-elles conceptualisées au Canada?
2. Quels sont les déterminants sociaux de la santé mentale au Canada et pourquoi l’équité est-elle importante?
3. Comment les inégalités en matière de santé mentale ont-elles changé au fil du temps au Canada, et qui a été touché?
Nous avons adopté un processus itératif en plusieurs étapes, composé d’une synthèse narrative et d’une synthèse du cadre conceptuel, pour explorer la question des inégalités en matière de santé mentale au Canada. Notre but initial consistait à cartographier les sujets, les sous-populations, les perspectives théoriques et les politiques ou lois mentionnées dans les études. Compte tenu du volume d’études examinées et de l’éventail de sujets abordés, nous avons d’abord tenté d’appliquer une approche déductive au moyen d’une synthèse du cadre conceptuel pour répartir les constatations selon 1) le sexe ou le genre, 2) l’âge, 3) l’état matrimonial, 4) le statut d’immigration, 5) l’identité autochtone, 6) la race ou l’origine ethnique, 7) le niveau de scolarité, 8) le revenu, 9) la situation d’emploi, 10) le statut de propriété du logement et 11) le sentiment d’appartenance à la communauté. En raison de la nature intersectionnelle des études, ce type de synthèse s’est révélé restrictif, et nous avons plutôt effectué une synthèse narrative pour « générer de nouvelles perspectives ou connaissances en regroupant de façon transparente les résultats de recherche existants » (Mays et Pope, 2020; traduction libre). Pour vérifier s’il existe un biais potentiel en ce qui concerne les principaux sujets émergents, nous avons effectué une recherche supplémentaire en échantillonnant et en examinant des études qualitatives pour nous assurer que ces thèmes étaient conformes aux revues systématiques des déterminants sociaux de la santé mentale au-delà de la période à l’étude de dix ans (de 2012 à 2022). La recherche supplémentaire, menée sur Google Scholar, incluait des mots clés tels que « déterminants sociaux », « santé mentale », « Canada » et « revue systématique ». Les 100 premiers résultats de recherche ainsi obtenus, à compter de l’année 1999, ont été examinés afin de trouver les revues systématiques pertinentes. Quatre revues systématiques pertinentes ont été trouvées, et leur texte intégral a été examiné pour en extraire tous les thèmes clés. Il s’est révélé que tous les thèmes abordés dans la synthèse narrative concordaient avec les thèmes clés qui avaient émergé avant la période à l’étude.
Stratégie de recherche
Une bibliothécaire de Santé Canada a effectué trois recherches différentes à mesure que nos paramètres évoluaient. Nous avons entrepris une première recherche en sélectionnant une période de dix ans (2012-2022) qui correspondait aux contextes sociaux et économiques actuels et aux études les plus à jour, couvrant notamment la pandémie de COVID-19. Les études pertinentes ont été recherchées dans trois bases de données : Ovid MEDLINE, APA PsycInfo et Embase. Les sujets de recherche étaient les suivants : 1) études qualitatives sur les inégalités en matière santé mentale et les déterminants sociaux de la santé; 2) COVID-19, inégalités en matière de santé mentale et déterminants sociaux.
Critères d’admissibilité des études
Pour être incluse, une étude devait : 1) utiliser n’importe quel type de méthodologie qualitative pour la collecte et l’analyse des données; 2) contribuer à la compréhension des inégalités en matière de santé mentale; 3) avoir été menée au Canada; 4) avoir été publiée entre 2012 et 2022. Un processus itératif a été utilisé pour vérifier la pertinence des articles à l’égard de nos questions de recherche globales. Les critères d’inclusion sont présentés plus en détail dans le tableau 1 ci-dessous. Ont été exclus les études quantitatives ou à méthodes mixtes, les commentaires, les éditoriaux, les résumés de conférences, les revues systématiques, les examens de la portée et les dissertations, les interventions, les lignes directrices de pratique clinique, les études axées sur le point de vue des fournisseurs de soins de santé et les recherches portant sur la fiabilité ou la validité des outils d’évaluation psychologique ou cognitive.
Nous avons utilisé un processus de sélection similaire pour les deux volets de recherche : examen des titres et des résumés, examen à l’aveugle de 10 % de l’ensemble des articles, discussion exigeant un consensus de 90 % avec résolution des différends, et sélection du reste des études par l’évaluateur principal et l’évaluatrice principale. Les détails des processus de sélection sont présentés ci-dessous aux figures 1 et 2.
Sélection
Lors de la première recherche, un total de 588 études évaluées par des pairs ont été recensées au moyen d’un examen des titres et des résumés, et 112 ont fait l’objet d’un examen du texte intégral, ce qui a permis de sélectionner 61 études. Lors de la deuxième recherche, 955 études ont été recensées au moyen d’un examen des titres et des résumés, et 35 ont fait l’objet d’un examen du texte intégral, ce qui a permis de sélectionner 6 études. Au total, 67 études ont été incluses dans la synthèse narrative.
Figure 1. Diagramme du processus pour les études qualitatives en santé mentale
Figure 1: Texte descriptif MISSING FRENCH CONTENT - FILL LATER
- Identification:
- 797 studies identified through database searching (Ovid Medline and APA PsycINFO).
- 209 duplicate studies removed from database search.
- Screening:
- 588 studies screened for titles and abstracts.
- 476 studies screened based on title and abstract.
- 112 full text qualitative articles assessed for eligibility.
- 52 full-text articles excluded (e.g., irrelevant, non-English, non-French, etc.).
- Inclusion:
- 61 studies included in qualitative synthesis.
Figure 2. Diagramme du processus pour les études qualitatives en santé mentale liées à la COVID-19
Figure 2: Texte descriptif TO DO - FILL IN LATER
This PRISMA Plus flow diagram outlines the stages of the rapid literature review process, including identification, screening, and inclusion. The diagram provides a visual representation of how studies were filtered at each stage.
- Identification:
- 1033 studies identified related to Social Determinants of Health through database searching (Ovid Medline, APA PsycINFO, Embase).
- 224 studies identified related to Mental Health Inequalities through database searching (Ovid Medline, APA PsycINFO, Embase).
- 257 Social Determinants of Health studies removed as duplicates.
- 45 Mental Health Inequalities studies removed as duplicates.
- Screening:
- 955 screened based on title and abstract.
- 920 excluded based on titles and abstract (irrelevant, non-English, non-French.
- 35 full text qualitative articles assessed for eligibility.
- 28 full-text articles excluded (e.g., irrelevant, non-English, non-French, etc.).
- Inclusion:
- 6 studies included in COVID-19 qualitative synthesis.
- 1 study related to Social Determinants of Health.
- 5 studies related to Mental Health Inequalities
Extraction des données
Nous avons créé un tableau d’extraction pour consigner les principales constatations des études incluses (conformément à la méthode présentée dans le manuel de Noyes et Lewin intitulé « Extracting Qualitative Evidence » [2011]). Puisque l’objectif initial était de décrire et de cartographier les études pertinentes, nous avons choisi les champs suivants pour l’extraction des données : 1) auteur(s); 2) année; 3) titre; 4) objectif; 5) question de recherche; 6) emplacement de l’étude; 7) contexte théorique de l’étude; 8) conception de l’étude; 9) caractéristiques des participants; 10) méthodes de collecte de données; 11) méthode d’analyse des données; 12) principaux thèmes cernés; 13) données extraites en lien avec les principaux thèmes; 14) explication des principaux thèmes par l’auteur; 15) recommandations de l’auteur. Toutefois, en fonction des observations tirées de notre revue de la littérature, et compte tenu de la variété et de la diversité des constatations, nous avons ajouté des champs au tableau d’extraction, en accord avec les modifications apportées à notre démarche quant à l’utilisation d’une synthèse du cadre conceptuel. Nous avons ainsi inclus les 11 déterminants de la santé compris dans notre analyse quantitative : 1) sexe ou genre, 2) âge, 3) état matrimonial, 4) statut d’immigration, 5) identité autochtone, 6) race ou origine ethnique, 7) niveau de scolarité, 8) revenu, 9) situation d’emploi, 10) statut de propriété du logement et 11) sentiment d’appartenance à la communauté.
Évaluation de la qualité des études
Notre évaluation de la qualité des études s’est fondée sur le cadre élaboré par Tracey et Hinrichs, qui ont décrit les critères d’une recherche qualitative de grande qualité (Tracey et Hinrichs, 2017). Bien que ce cadre ait cerné huit critères distincts, nos évaluateurs ont unanimement convenu d’utiliser cinq de ces critères, soit les plus pertinents aux fins d’une synthèse narrative. Selon ces cinq critères d’évaluation, les études devaient porter sur un sujet pertinent; être d’une grande rigueur; avoir de la crédibilité; apporter une contribution importante; et afficher une cohérence significative.
Visualisation des données
Nous avons utilisé l’application en ligne MIRO pour créer une carte heuristique indiquant les sujets pertinents et des détails relatifs aux données extraites des études. Un processus itératif a été utilisé pour organiser les thèmes et les constatations découlant des études, lesquels ont évolué au cours de la revue de la littérature. Comme première étape de la synthèse, nous avons créé une carte heuristique des sujets d’étude et des sous-populations étudiées (voir les figures 3 et 4 ci-dessous).
Figure 3. Mind Map of Topics Identified Literature Review
- Sujet
- Suicidalité
- Dépression post-partum
- Comportements alimentaires désordonnés
- Usage de substances
- Logement et sans-abrisme
- Sous-emploi/chômage
- Participation communautaire, appartenance communautaire et isolement social
- Harcèlement sexuel
- Expériences de soins de santé sexuelle
- Expériences de migration
- Accès/obstacles aux soins
- Déterminants sociaux du bien-être mental
- Affiliation à des gangs, trafic de rue et criminalité
- Harcèlement/intimidation par les pairs
- Piégeage (agresseur, traumatisme)
- Violence conjugale
Figure 4. Carte mentale des sous-populations identifiées dans la revue de littérature
- Sous-populations
- Populations impliquées dans la vie de rue
- Femmes impliquées dans la vie de rue (antécédents d'utilisation de cocaïne base)
- Femmes qui utilisent des drogues dans les Sites de Prévention des Surdoses (OPS)
- Personnes qui injectent des drogues (PWID)/Utilisateurs de drogues injectables (IDUs)
- Jeunes impliqués dans la vie de rue (utilisation de méthamphétamine)
- Hommes de la minorité sexuelle qui utilisent des substances
- Hommes
- Hommes célibataires
- Hommes sans emploi
- Hommes hétérosexuels
- Hommes immigrants et réfugiés
- Hommes ayant vécu seuls
- Femmes
- Individus ayant des expériences de dépression post-partum (DPP)
- Femmes ayant vécu une DPP
- Femmes immigrantes/réfugiées vivant/ayant vécu une DPP
- Mères célibataires bénéficiaires de l'aide sociale
- Femmes de la minorité sexuelle
- Individus ayant des expériences de dépression post-partum (DPP)
- Populations autochtones
- Femmes autochtones enceintes
- Aînés autochtones
- Adultes métis en Colombie-Britannique
- néhiyawak (Cris des plaines)
- Minorité sexuelle
- Hommes de la minorité sexuelle (homosexuels, bisexuels, queer)
- Jeunes LGBTQ+
- Adultes LGBTQ+
- Femmes de la minorité sexuelle
- Transgenres
- Individus transgenres
- Jeunes transgenres
- Étudiants en médecine
- Individus souffrant de maladies mentales graves
- Personnes âgées
- Groupes racialisés
- Femmes musulmanes
- Femmes immigrantes racialisées
- Jeunes sud-asiatiques
- Individus sans abri
- Survivants psychiatriques hommes et femmes
- Travailleurs de première ligne, travailleurs sociaux et fournisseurs de services
- Populations impliquées dans la vie de rue
Revue quantitative de la littérature
Objectif
Pour éclairer la nature et la portée des futures analyses concernant les inégalités en matière de santé mentale au Canada, il était nécessaire de déterminer l’état des données probantes contemporaines qui se rapportent aux déterminants sociaux de la santé mentale et aux inégalités sur le plan de la santé mentale au Canada. Une revue rapide de la littérature a été effectuée.
Cette revue avait pour but de cerner les études qui traitent des inégalités en matière de santé mentale observées au Canada entre deux sous-populations ou plus en fonction du statut social, économique ou identitaire (c.-à-d. les déterminants sociaux), ainsi que les études qui explorent les conditions économiques et sociales dont découlent ces inégalités. Les inégalités en question comprenaient l’état de santé mentale autodéclaré, la suicidalité, les hospitalisations liées à la santé mentale, de même que les troubles dépressifs et de l’humeur.
Méthodes
Stratégie de recherche
La recherche documentaire s’est déroulée en trois étapes. La première étape a consisté à chercher les revues de la littérature, les rapports de synthèse et les articles recensés dans PubMed de 2018 à 2022 (de façon à couvrir la période écoulée depuis la publication du dernier rapport de l’Initiative pancanadienne sur les inégalités en santé, en 2018). D’autres documents ont été trouvés en examinant les documents cités en référence dans les articles pertinents déjà trouvés. La deuxième étape a consisté à recueillir les publications évaluées par les pairs, recensées dans le cadre du processus continu d’analyse documentaire que mène l’Agence de la santé publique du Canada (équipe de l’analyse de l’équité et de la recherche sur les politiques), qui sont parues pendant la pandémie de COVID-19 (de mars 2020 à janvier 2022). Ce processus d’analyse documentaire comprenait une recherche continue dans les bases de données suivantes : MedRxiv, base de données sur la COVID-19 de l’OMS, PubMed, Scopus, BioRxiv, SSRN, Research Square, arXIV. Ces articles étaient tous liés à la COVID-19 ou au SRAS-CoV-2. La troisième étape a consisté à recueillir la littérature grise en langues anglaise et française dans Google et Google Scholar, en examinant les cinq premières pages de résultats selon notre stratégie de recherche, tout en utilisant le système de filtrage de Google pour cerner les études publiées après 2017 et au Canada. Cette recherche a été effectuée entre le 11 et le 20 janvier 2022.
Termes de recherche
Dans la base de données PubMed, nous avons cherché les termes énumérés dans le tableau ci-dessous, qui devaient figurer dans le titre et le résumé des articles.
Table 1. Thèmes et termes de la recherche dans PubMed (effectuée le 11 janvier 2022)
Thème | Termes (anglais) | Termes (français) |
---|---|---|
1) Déterminants sociaux | Social determinants, social determinants of health, health determinants, social environment, socioeconomic factors, socioeconomic status, socio economic status, social strata, social stratum, social status, material deprivation, social deprivation, area-level deprivation, disadvantage, disadvantaged vulnerable, social identit*, social position*, social cohesion, social capital, racism, race, racialized, race-based, cultural background, racial, ethnicity, minority group*, ethnocultural group*, enthocultural concentration, sex, gender, LGBTQ2, LGBT, LGBTQ, sexual orientation, sexual minority, gender-based, lesbian, gay, bisexual, transgender, two-spirited, Indigenous, Aboriginal, Inuit, Métis, First Nations, indigenous people*, indigeneity, rural, urban, newcomer, immigrant*, immigrant status, foreign-born, refugee*, ableism, disabil*, age, income, poverty, income inequal*, insurance, social assistance, social welfare, education, educational attainment, high school, university, occupation, employment, job security, working conditions, healthcare access, material deprivation, social deprivation, housing, housing status, homeless*, houseless* | Déterminants sociaux, déterminants sociaux de la santé, déterminants de la santé, environnement social, facteurs socio-économiques, statut socio-économique, strate* sociale, statut social, privation matérielle, privation sociale, privation au niveau de la zone, désavantage, défavorisation, défavorisé vulnérable, identité sociale*, position sociale*, cohésion sociale, capital social, race, racisé, fondé sur la race, origine culturelle, racisme, raciale, ethnique, groupe minoritaire*, groupe ethnoculturel*, concentration enthoculturelle, sexe, genre, LGBTQ2, LGBT, LGBTQ, orientation sexuelle, minorité sexuelle, lesbienne, gay, bisexuel, transgenre, bi-spirituel, indigène, autochtone, Inuit, Métis, Premières Nations, peuple indigène*, indigénéité, rural, urbain, nouvel arrivant, immigrant*, statut d'immigrant, né à l'étranger, réfugié*, handicap, âge, revenu, pauvreté, inégalité de revenu*, assurance, assistance sociale, bien-être social, éducation, niveau d'éducation, collège, collég*, université, profession, emploi, sécurité de l'emploi, conditions de travail, accès aux soins de santé, défavorisation matérielle, défavorisation sociale, logement, statut du logement, sans abri*, sans logement* |
2) Inégalités en matière de santé | Inequalit*, inequit*, disparit*, unequal, equity, Health inequalit*, health inequit*, health disparit*, health status inequal*, health status inequit*, health status disaprit*, social inequit*, marginaliz* | Inégalité*, inégalité*, disparité*, équité, Inégalité de santé*, disparité de santé*, inégalité de l'état de santé*, inégalité en matière de santé, inéquité en matière de santé, inégalité de l'état de santé*, disparité de l'état de santé*, inégalité sociale*, marginalisation* |
3) Santé mentale | Self-reported mental health, self-rated mental health, self perceived mental health, self-assessed mental health, self-harm, self-inflict*, suicide*, suicidality, suicidal, mental illness hospitalization*, mental health hospitalization*, mental health emergency department, mental health emergency visit*, mental illness emergency department, mental illness emergency visit*, affective disorder*, mental disorder*, anxiety, depress* | Santé mentale auto-déclarée, santé mentale auto-évaluée, santé mentale perçue, automutilation, auto-mutilation*, suicide*, suicidalité, suicidaire, hospitalisation pour maladie mentale*, service d'urgence pour maladie mentale, visite d'urgence pour maladie mentale*, trouble affectif*, trouble mental*, anxiété, dépression* |
4) Canada | Canad*, Alberta, British Columbia, Manitoba, New Brunswick, Newfoundland, Labrador, Nova Scotia, Ontario, Prince Edward Island, Quebec, Québec, Saskatchewan, Northwest Territories, Nunavut, Yukon | Canad*, Alberta, Colombie-Britannique, Manitoba, Nouveau-Brunswick, Terre-Neuve, Labrador, Nouvelle-Écosse, Ontario, Île-du-Prince-Édouard, Québec, Saskatchewan, Territoires du Nord-Ouest, Nunavut, Yukon |
5) Revues | Synthesis *, review* | Synthèse*, revue* |
Notes
Stratégie de recherche par « blocs » : (déterminants sociaux OU inégalités en matière de santé) ET (santé mentale) ET (Canada) ET (revues). La recherche de tous les termes visait les titres et les résumés d’articles publiés de janvier 2018 à janvier 2022.
Résultats obtenus : N = 196
Total inclus : N = 8
Table 2. Stratégie et résultats de la recherche visant la littérature grise (effectuée le 18 janvier 2022) dans Google*
Moteur de recherche | Termes de recherche | Pages de recherche | Sites Web examinés | Exclus (journaux, non pertinents) | Inclus | Examen du texte intégral | Sélection finale |
---|---|---|---|---|---|---|---|
“Mental health”, “Inequalities” “Canada” | 5 | 50 | 41 | 9 | 9 | 2 | |
Google Scholar | “Mental health”, “Inequalities” “Canada” | 5 | 50 | 38 | 12 | 12 | 6 |
“Santé mentale” “Inégalités” “Canada” | 5 | 50 | 35 | 15 | 15 | 1 | |
Google Scholar | “Santé mentale” “Inégalités” “Canada” | 5 | 50 | 45 | 5 | 5 | 0 |
Notes
*Les filtres de recherche de Google ont été utilisés pour recueillir uniquement les résultats publiés après le 1er janvier 2018 et concernant le Canada.
Critères d’admissibilité
Pour être inclus, un document devait répondre aux critères d’inclusion suivants : 1) avoir été publié en 2018 ou après, 2) fournir un résumé quantitatif ou qualitatif des inégalités en matière de santé mentale (état de santé mentale autodéclaré, suicidalité, hospitalisations liées à la santé mentale, troubles anxieux et de l’humeur) au Canada entre deux sous-populations ou plus, en fonction du statut social, économique ou identitaire (c.-à-d. les déterminants sociaux). Les résumés de conférence, les articles d’opinion, les éditoriaux et les articles de presse ont été exclus. En outre, les documents ont été exclus s’ils portaient sur la schizophrénie, le suicide médicalement assisté, la santé mentale reproductive, la dépendance au jeu, les problèmes de santé mentale liés au cannabis ou les troubles alimentaires, ou si elles portaient sur l’efficacité du dépistage et du traitement, cela étant en dehors de la portée du présent rapport. Les documents ont aussi été exclus si l’échantillon utilisé présentait des particularités cliniques uniques ou ne représentait qu’un sous-groupe précis de la population générale, les constatations ne pouvant alors pas être généralisées.
Tableau 3. Critères d’inclusion et d’exclusion de la revue de la littérature
Critères d’inclusion | Critères d’exclusion |
---|---|
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Extraction et synthèse des données
En ce qui concerne les documents obtenus dans la base de données PubMed, nous avons utilisé Rayyan pour numériser les titres et les résumés des articles afin d’en déterminer la pertinence. Si un document répondait aux critères d’inclusion, un examen de son texte intégral était effectué, et l’on extrayait les données dans un tableau sommaire à l’aide de Microsoft Excel. En ce qui concerne les documents obtenus à partir de l’analyse documentaire continue sur la COVID-19, un fichier Excel regroupant tous les documents recensés au cours de l’analyse a été utilisé. Ce fichier a été filtré pour trouver uniquement les synthèses et les articles dont l’objet principal ou secondaire était la santé mentale. Les articles ont ensuite été examinés en fonction de leurs titres, de leurs objectifs et du résumé rédigé par notre collègue de l’Agence de la santé publique du Canada. Si un document répondait aux critères d’inclusion, un examen de son texte intégral était effectué pour extraire les données dans un tableau sommaire à l’aide de Microsoft Excel.
La littérature grise a été recueillie dans Google et dans Google Scholar en parcourant le titre et le texte intégral des résultats de recherche. Les données des articles pertinents ont été extraites dans le tableau sommaire dans Excel.
Les références ont été enregistrées et traitées au moyen du logiciel Mendeley.
Les éléments suivants ont été extraits de chaque ouvrage pertinent : nom de famille de tous les auteurs ou organismes auteurs; titre de l’article; année de publication; emplacement (étude d’envergure provinciale, territoriale ou nationale); type de population et groupe d’âge; sources de données (y compris les années du cycle d’enquête, le cas échéant); mesures des résultats; mesures de l’exposition ou de la désagrégation; mesures des inégalités; variables d’ajustement pour l’estimation des inégalités; résultats clés (inégalités observées).
Sélection
Au total, parmi les 196 études évaluées par les pairs qui ont été recensées, 8 ont été incluses (étape 1). Deux études évaluées par les pairs ont été sélectionnées au moyen d’une analyse minutieuse des publications citées dans les études recensées à l’étape 1. Ensuite, 118 rapports issus de la littérature grise et articles évalués par les pairs ont été sélectionnés au moyen de la revue évolutive de la documentation liée à la COVID-19; de ce nombre, 12 articles évalués par les pairs et 2 rapports issus de la littérature grise ont été retenus (étape 2). Enfin, 41 études et rapports issus de la littérature grise ont été recensés au moyen de recherches sur Google, et 10 ont été inclus (étape 3). Au total, 34 documents ont ainsi été inclus dans notre revue.
Mesurer l’évolution des inégalités en matière de santé mentale au fil du temps
Information relative à l’évolution des taux et aux changements touchant l’estimation des inégalités; stratification en fonction des mesures au niveau individuel et régional (disponibles dans l’outil de données seulement); règles de déclaration des données; lacunes et limites.
Sources de données
Le présent rapport s’appuie sur les cycles annuels de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (ESCC) de 2007 à 2022. L’ESCC est représentative, à l’échelle nationale, de la population âgée de 12 ans et plus dans l’ensemble des provinces et des territoires, à l’exclusion des personnes vivant dans les réserves, des militaires en service actif, des personnes vivant en établissement et des personnes vivant dans les régions sociosanitaires du Nunavik et des Terres-cries-de-la-Baie-James au Québec. Les exclusions combinées représentent moins de 3 % de la population cible de l’ESCC.
Pour ce qui est des besoins non satisfaits en matière de services de santé mentale, deux sources de données secondaires ont été utilisées, soit l’ESCC – Santé mentale (2012) et l’Enquête sur la santé mentale et l’accès aux soins (2022), car le résultat (indicateur) n’avait pas été recueilli de façon uniforme entre les cycles de l’ESCC. Ces deux enquêtes portent spécialement sur la santé mentale des ménages, sont représentatives des personnes de 15 ans et plus qui résident dans les dix provinces du pays, et utilisent un plan d’échantillonnage semblable à celui de l’ESCC annuelle.
Pour les symptômes de troubles anxieux et dépressifs, les données présentées s’appuient sur deux cycles de l’Enquête sur la COVID-19 et la santé mentale (ECSM). Les données ont été recueillies entre le 11 septembre 2020 et le 4 décembre 2020, puis entre le 1er février 2021 et le 7 mai 2021. L’ECSM est représentative de la population âgée de 18 ans et plus dans l’ensemble des capitales des provinces et des territoires, et elle utilise un plan d’échantillonnage semblable à celui de l’ESCC annuelle. L’ECSM a utilisé des outils de dépistage pour mesurer les symptômes associés au trouble dépressif majeur (questionnaire sur la santé des patients-9 [PHQ-9]) et au trouble d’anxiété généralisée (échelle du trouble d’anxiété généralisée [GAD-7]). Les constatations ne reflètent pas nécessairement les diagnostics cliniques posés par des professionnels de la santé, mais plutôt la fréquence des symptômes et des diagnostics probables de troubles mentaux dans la population. Comme le PHQ-9 et le GAD-7 sont des outils de dépistage relativement courts, ils ne sont pas comparables à ceux utilisés dans l’ESCC – Santé mentale (2012). Il convient de noter que le questionnaire PHQ-9 a été utilisé dans les cycles de l’ESCC de 2015 à 2020.
Pour en savoir plus sur chaque enquête, veuillez consulter l’information en ligne, accessible ici .
Issues (indicateurs)
- Auto-évaluation de la santé mentale – excellente/très bonne : pourcentage de personnes ayant déclaré que leur santé mentale était excellente ou très bonne.
- Auto-évaluation de la santé mentale – passable/mauvaise : pourcentage de personnes ayant déclaré que leur santé mentale était passable ou mauvaise.
- Diagnostic de trouble de l’humeur : pourcentage de personnes ayant déclaré avoir reçu un diagnostic de trouble de l’humeur (p. ex. dépression, trouble bipolaire, manie, dysthymie) par un professionnel de la santé.
- Besoins insatisfaits en matière de services de santé mentale : pourcentage de personnes ayant déclaré avoir des besoins insatisfaits ou partiellement satisfaits en matière de services de santé mentale.
- Diagnostic de trouble anxieux : pourcentage de personnes ayant déclaré avoir reçu un diagnostic de trouble anxieux (p. ex. phobie, trouble obsessionnel-compulsif, trouble panique).
- Diagnostic des troubles de l'humeur et/ou des troubles anxieux : pourcentage de personnes ayant déclaré avoir reçu un diagnostic de trouble de l’humeur (p. ex. dépression, trouble bipolaire, manie, dysthymie) et/ou un diagnostic de troubles anxieux (p. ex. phobie, trouble obsessionnel-compulsif ou trouble panique) par un professionnel de la santé.
- Niveau élevé de stress dans la vie : pourcentage de personnes ayant déclaré que la plupart de leurs journées étaient « assez stressantes » ou « extrêmement stressantes », par opposition à « un peu », « pas tellement » ou « pas du tout stressantes ».
- Idées suicidaires : pourcentage de personnes ayant déclaré avoir sérieusement envisagé le suicide au cours des 12 derniers mois ou à un autre moment de leur vie.
- Symptômes de dépression et d’anxiété : pourcentage de personnes ayant possiblement un épisode dépressif majeur et un trouble d’anxiété généralisée au cours des 12 derniers mois ou à un autre moment de leur vie. L’évaluation a été effectuée à l’aide du questionnaire sur la santé des patients-9 (PHQ-9) et de l’échelle du trouble d’anxiété généralisée (GAD-7). Pour les deux affections, un score de 10 ou plus indiquait des symptômes modérés à graves.
- Santé mentale florissante : pourcentage de personnes ayant déclaré avoir une santé mentale florissante par rapport à une santé mentale languissante ou modérément bonne. La santé mentale florissante avait été mesurée au moyen du Continuum de santé mentale – Questionnaire abrégé (CSM–QA) et désigne à la fois le fait de se sentir bien et de bien fonctionner dans la vie. En utilisant la notation par catégories proposée par Keyes, les réponses « presque tous les jours » ou « tous les jours » à au moins une des trois questions sur le bien-être émotionnel et à six ou plus des 11 questions sur le fonctionnement positif témoignaient d’une santé mentale florissante.
- Satisfaction moyenne à l’égard de la vie : degré de satisfaction déclaré à l’égard de la vie en général sur une échelle de 0 à 10, où 0 correspond à « très insatisfait » et 10 à « très satisfait ». Les tendances pour cet indicateur excluent les données de 2007-2008, car ces vagues de l’ESCC comprenaient une échelle différente de satisfaction à l’égard de la vie.
- Services d'aide en raison de problèmes émotionnels, de santé mentale ou de consommation d'alcool ou de drogues : pourcentage de personnes ayant déclaré « oui » avoir reçu de l'aide au cours des 12 derniers mois, y compris des informations à propos de ces problèmes, leur traitement ou les services offerts, des médicaments, de la consultation, de la thérapie, ou de l'aide pour les problèmes relationnels personnels, ou autre type d'aide.
- Tentative de suicide : pourcentage de personnes ayant déclaré avoir sérieusement tenté de se suicider au cours des 12 derniers mois ou à un autre moment de leur vie.
Stratification utilisée pour définir la population/les groupes sociaux
Stratification en fonction des mesures au niveau individuel
Pour les cycles annuels de ESCC de 2007 à 2022, les données sont ventilées selon les stratificateurs ci-dessous et selon le sexe ou le genre (femmes, hommes). Pour l’ensemble des analyses, le groupe de référence utilisé aux fins de comparaison entre les groupes de population était celui que l’on présumait être le plus avantagé du point de vue social.
Stratificateurs | Catégories et description |
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Accès à un fournisseur régulier de soins de santé |
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État matrimonial |
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Groupe d’âge |
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Géographie rurale/urbaine |
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Identité – Premières Nations, Inuits ou Métis |
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Identité raciale ou ethnique1 |
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Niveau de scolarité (20 ans et plus) |
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Non-appariement des études et de l’emploi – surqualification2 |
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Occupation du logement |
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Occupation de plusieurs emplois (personnes âgées de 18 à 75 ans) |
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Orientation sexuelle (personnes âgées de 15 à 59 ans) |
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Personnes vivant seules |
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Première langue officielle parlée |
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Profession (personnes âgées de 18 à 75 ans) |
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Quintiles de revenu des ménages3 |
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Race ou origine ethnique selon le statut d’immigration |
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Sécurité alimentaire des ménages4 |
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Sentiment d’appartenance à la communauté |
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Situation d’emploi (personnes âgées de 18 à 75 ans) |
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Statut d’immigration |
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Q: Quintile
1 L’ESCC demande à quel(s) groupe(s) les répondants s’identifient : Sud-Asiatique, Chinois, Noir, Philippin, Latino-Américain, Arabe, Blanc, Asiatique du Sud-Est, Asiatique occidental, Coréen, Japonais et autres (précisez). Dans notre catégorisation, seuls les répondants qui se sont identifiés comme appartenant à un seul groupe de population ont été catégorisés dans ce groupe (c.-à-d. que toute personne s’identifiant à 2 groupes ou plus a été catégorisée comme d’« origine mixte »). Il s’agit d’une différence par rapport à l’utilisation que fait Statistique Canada du concept de minorité visible, au sens de la Loi sur l’équité en matière d’emploi. Nous avons également combiné certains groupes de population en raison de la petite taille des échantillons.
2 Population âgée de 18 à 75 ayant fait des études universitaires qui occupent des postes exigeant habituellement des études secondaires ou moins (niveaux de compétence C et D de la Classification nationale des professions).
3 Les quintiles de revenu sont fondés sur le revenu autodéclaré du ménage, ajusté en fonction de la taille du ménage, de la taille de la collectivité et de la province de résidence.
4 Les niveaux d’insécurité alimentaire des ménages sont calculés à partir des réponses au Module d’enquête sur la sécurité alimentaire des ménages, qui contient 18 questions pour rendre compte de l’accès incertain, insuffisant ou inadéquat d’un ménage aux aliments en raison de ressources financières limitées au cours des 12 derniers mois.
Stratification conjointe en fonction des mesures au niveau individuel (Catégories croisées)
Nous avons élaboré des mesures de stratification conjointe pour saisir l’intersection des identités ou des positions sociales afin de décrire les résultats pour deux stratificateurs. Par exemple, une mesure conjointe de stratification catégorielle regroupant les intersections entre la race (2 catégories : Personnes racisées, Blancs) et l’emploi (2 catégories : Sans emploi, Titulaire d’un emploi) pourrait inclure les quatre catégories suivantes : Personnes racisées, Personnes racisées ayant un emploi, Blancs sans emploi, et Blancs ayant un emploi. Les catégories croisées entre les déterminants sociaux et les sous-groupes de population distincts sont résumées dans le tableau ci-dessous.
Issues de santé | Catégories croisées | |
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Déterminants de la santé (stratificateur A ayant 2 catégories) |
Groupes de population (stratificateur B ayant 2 catégories) |
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Stratification en fonction des mesures fondées sur la région
Pour mieux comprendre les inégalités entre les régions géographiques, des mesures du statut socioéconomique fondées sur la région Note de bas de page 1 ont été calculées selon les données d’enquête à l’aide de l’ Indice canadien de défavorisation multiple.
Les données sont ventilées selon les mesures ci-dessous et selon le sexe ou le genre (femmes, hommes). Les mesures de stratification sont notamment les suivantes :
- Indice des ressources matérielles par quartier [Q1 = ménages les moins défavorisés (référence), Q2, Q3, Q4, Q5 = ménages les plus défavorisés] : Les quintiles indiquent la concentration relative, à l’échelle d’une région, de personnes qui pouvaient satisfaire leurs besoins matériels de base (p. ex. % de la population sans emploi et % de la population sans diplôme d’études secondaires).
- Indice d’immigration et de minorités visibles par quartier [Q1 = quartier le moins diversifié (référence), Q2, Q3, Q4, Q5 = quartier le plus diversifié] : Les quintiles reflètent la concentration relative, à l’échelle d’une région, de personnes désignées comme faisant partie d’une minorité visible, ayant récemment immigré au Canada ou étant nées à l’extérieur du Canada, ou n’ayant aucune connaissance de l’une ou l’autre des langues officielles du Canada (français et anglais). Cet indice était auparavant appelé concentration ethnoculturelle.
Les quintiles ont été construits en classant toutes les aires de diffusion (AD) à partir des indices les plus faibles (de défavorisation matérielle ou de diversité du quartier) jusqu’aux plus élevés, par équivalent d’une personne seule, et en répartissant les AD en 5 groupes, représentant chacun environ un cinquième de la population totale visée. Les AD les moins défavorisées ou diversifiées ont été classées dans le quintile 1. Les AD les plus défavorisées ou diversifiées ont été classées dans le quintile 5.
Les mesures fondées sur la région utilisent les aires de diffusion du Recensement de 2016, qui sont de petites unités géographiques relativement stables comptant une population moyenne de 400 à 700 personnes. Pour en apprendre davantage sur l’élaboration et les dimensions de l’Indice canadien de défavorisation multiple, veuillez consulter L’Indice canadien de défavorisation multiple : Guide de l’utilisateur.
Les vagues de l’ESCC menées entre 2007 et 2011 ont été couplées à l’indice de 2006, tandis que les vagues de l’ESCC à partir de 2012 ont été couplées à l’indice de 2016. Il convient de noter que des caractéristiques des AD peuvent avoir changé entre 2016 et les périodes à l’étude, ce qui représente une source potentielle d’erreur relativement aux mesures dans ces analyses.
Calcul des inégalités et des changements au fil du temps
Afin d’obtenir un échantillon suffisamment grand pour la stratification des groupes de population, plusieurs années de données de l’ESCC ont été combinées. Les estimations Note de bas de page 5 sont présentées pour les intervalles de temps suivants : 2007-2010, 2011-2013, 2014-2016, 2017-2019, 2020-2022 (aussi appelée période de la COVID-19). En ce qui concerne la satisfaction à l’égard de la vie, l’analyse exclut les données de 2007-2008, qui utilisaient une échelle différente. L’ESCC – Santé mentale (2012) et l’Enquête sur la santé mentale et l’accès aux soins (2022) ayant été menées une seule fois, des points temporels de collecte de données ont été utilisés pour évaluer l’évolution au fil du temps. En outre, les données des ECSM de 2020 et de 2021 ont été combinées pour évaluer l’ampleur des inégalités selon les caractéristiques sociodémographiques à un moment précis.
À partir de la répartition selon l’âge du Recensement de 2016, nous avons estimé des moyennes ou des proportions normalisées selon l’âge pour chaque résultat, stratifiées par population/groupe social et intervalle de temps. Ces stratificateurs sociaux ont aussi été ventilés selon le sexe ou le genre (homme ou femme). Les estimations intégraient les pondérations d’échantillonnage d’enquête, et les intervalles de confiance (IC) à 95 % ont été calculés à l’aide de 500 poids de rééchantillonnage bootstrap.
Les différences et les ratios ont été calculés à partir des moyennes et des proportions normalisées selon l’âge pour examiner les contrastes entre les stratificateurs sociaux ou les intervalles de temps. Pour chaque combinaison «stratificateur social-résultat», nous présentons une analyse de cas complète (c.-à-d. que la taille de l’échantillon représente l’ensemble des répondants ayant fourni des réponses qui correspondent au résultat, au stratificateur social, à l’âge et au sexe ou au genre). Les changements ayant trait à l’inégalité absolue et relative découlent d’une comparaison entre l’intervalle de référence (2007-2010) et le dernier intervalle (2020-2022). Le choix des mesures de l’inégalité et de l’évolution au fil du temps a été éclairé par des approches nationales et internationales Note de bas de page 6 Note de bas de page 7 Note de bas de page 8 de surveillance des inégalités en santé, puis il a été précisé lors de discussions avec le comité directeur du projet.
Les estimations ont été présentées avec les IC à 95 % correspondants. La signification statistique a été évaluée en fonction des intervalles de confiance à 95 %. Les IC à 95 % illustrent également le degré de variabilité associé à chaque estimation. De larges intervalles de confiance indiquent une grande variabilité des résultats et doivent donc être interprétés avec prudence.
Les analyses ont été effectuées à l’aide des commandes d’enquête dans R et Stata.
Déclaration des données (suppression des données)
Des estimations ont été supprimées en raison de préoccupations relatives à la protection des renseignements personnels ou de résultats instables (problèmes de qualité des données). Voici les règles de suppression appliquées :
- Si le nombre d’observations est inférieur à 5 pour le numérateur ou inférieur à 20 pour le dénominateur, les estimations sont supprimées.
- La possibilité de déclarer les numérateurs et les taux normalisés selon l’âge dépend du coefficient de variation (CV) obtenu avec la pondération bootstrap :
- Si CV < 15, le taux peut être rapporté;
- Si 15 ≤ CV ≤ 35, l’estimation peut être rapportée avec prudence et est désignée par la lettre E;
- Si CV > 35, l’estimation ne peut pas être rapportée et est désignée par la lettre F.
- La déclaration des mesures de l’inégalité est liée à la possibilité de déclarer les numérateurs, les moyennes et les taux.
Limites
Certaines limites doivent être prises en compte aux fins de l’interprétation des résultats et des constatations du présent rapport. Le rapport et l’outil de données qui l’accompagne sont exclusivement fondés sur les données d’enquêtes nationales sur la santé. Les tendances des inégalités ne sont pas mesurées de façon exhaustive via plusieurs sources de données. Par exemple, les inégalités relatives à la mortalité et aux admissions à l’hôpital en raison de troubles de l’humeur n’ont pas été abordées dans le présent rapport et n’ont pas encore été entièrement explorées et comprises.
Les données de plusieurs années ont été combinées pour augmenter la taille des échantillons soumis à l’analyse (c.-à-d. des estimations sur 3 ans et sur 4 ans pour l’ESCC). Les estimations sur des périodes prolongées, bien que largement utilisées dans la surveillance des inégalités en santé, tendent à masquer l’existence d’inégalités entre les groupes et au fil du temps, comparativement aux estimations fondées sur une période plus courte (p. ex. estimations annuelles).
En outre, on ne peut conclure à l’existence d’un lien de causalité à l’égard des données recueillies, vu l’utilisation de méthodes transversales répétées. Les constatations ne reflètent pas les différences au fil du temps chez les mêmes personnes. Elles décrivent plutôt des estimations groupées concernant des ensembles indépendants de personnes interrogées à différents moments aux fins de la surveillance des inégalités. Autrement dit, elles indiquent si les inégalités ont changé et dans quelle mesure pour différents groupes de population.
Une autre limite concerne l’absence de données mesurant les déterminants structurels et sociaux de la santé mentale à l’échelle de la population. Comme nous l’avons mentionné précédemment, les instruments d’enquête ne recueillent pas de données sur le racisme et les différentes formes de discrimination vécus (p. ex. la discrimination fondée sur la race ou le sexe, l’homophobie, la xénophobie, etc.). De plus, la combinaison de la race et de l’origine ethnique dans toutes les enquêtes brouille les distinctions entre ces deux concepts sociaux, ce qui nous empêche de rendre compte des inégalités connexes. La collecte de données distinctes sur la race et l’origine ethnique serait une étape clé vers une meilleure surveillance des inégalités au Canada.
Au début de la période de référence de 2015, la terminologie de la question qu’utilisait l’ESCC pour recueillir des renseignements sur l’orientation sexuelle a été mise à jour, ainsi que les classifications qui définissent les catégories de réponse. Par exemple, la catégorie bisexuelle a été élargie pour inclure les personnes pansexuelles, et un champ de texte a été ajouté en 2019 pour préciser d’autres orientations sexuelles. Aussi, l’âge minimum pour répondre aux questions a été réduit à 15 ans en 2015, alors que les répondants de 18 à 59 ans étaient auparavant admissibles. L’objectif était d’utiliser des définitions conceptuelles susceptibles d’évoluer au fil du temps, pour lesquelles il n’y avait pas de consensus clair ou de norme statistique. Par conséquent, pour maintenir la comparabilité entre les cycles, le présent rapport comprend la fourchette d’âge de 15 à 59 ans et les catégories de réponse des vagues antérieures. Les répondants ayant déclaré une autre orientation sexuelle que les 3 catégories prédéterminées (à savoir hétérosexuels, gais/lesbiennes et bisexuels) n’ont pas pu être intégrés aux analyses en raison de la petite taille de l’échantillon. Enfin, la mesure de l’orientation sexuelle exclut les questions sur les comportements sexuels (incluses seulement en 2015-2016) et l’attirance sexuelle (non disponible dans les instruments de collecte de données), ce qui constitue une limite à l’égard des estimations présentées dans le présent rapport.
Les enquêtes excluent également les membres des Premières Nations vivant dans les réserves et les régions éloignées, dont l’Inuit Nunangat (c.-à-d. les régions du Nunavik et des Terres-cries-de-la-Baie-James au Québec). Par conséquent, nos estimations ne fournissent pas une représentation complète de l’évolution des inégalités en matière de santé mentale chez ces membres des Premières Nations et ces Inuits. Il convient également de noter que jusqu’en 2012, l’ESCC ne couvrait pas entièrement la population ciblée dans les territoires. Par exemple, au Nunavut, la couverture n’était que de 71 %, parce que l’enquête était menée auprès des résidents des 10 plus grandes collectivités seulement. À compter de l’année de référence 2013, la couverture a été élargie pour représenter 92 % de la population ciblée. Étant donné que les Autochtones forment la plus grande part de la population des territoires, cette limite a une incidence négative sur la représentativité des données relatives aux Autochtones avant 2013 et se répercute sur les inégalités déclarées. De plus, il est important de noter que, dans le présent rapport, les Autochtones englobent les répondants qui s’identifient comme membres des Premières Nations, Inuits ou Métis. Cette norme pourrait ne pas refléter les identités ou les définitions établies par chaque Nation ou peuple autochtone, et elle ne tient pas compte d’autres aspects de l’identité autochtone, comme les identités autochtones multiples.
Il importe de préciser que l’ESCC a fait l’objet de deux remaniements majeurs. Le premier, en 2015, a apporté d’importants changements à la méthodologie, y compris aux cadres d’échantillonnage, à la méthode de collecte des données et au contenu du questionnaire. Le deuxième, en 2022, comprenait un examen et une mise à jour approfondis du contenu de l’enquête, ainsi qu’une transition vers un questionnaire électronique en ligne, auquel les répondants sélectionnés peuvent répondre directement. Par conséquent, il convient d’être prudent lorsque l’on compare les données des cycles précédents aux données publiées pour 2015 et 2021 et aux données publiées pour 2022. Bien que nous ayons utilisé un contenu cohérent et jugé comparable au fil du temps, il est possible que les tendances observées aient été influencées par les différentes méthodologies utilisées dans l’ESCC plutôt que par un véritable phénomène de population (c’est-à-dire qu’il existe des explications concourantes qui ne peuvent être dissociées). Cependant, nous avons effectué une analyse secondaire pour examiner les estimations annuelles des résultats en matière de santé mentale et des déterminants sociaux. Aucune valeur aberrante n’a été trouvée et les tendances annuelles avant et après le remaniement de 2015 étaient relativement stables. Les résultats sont également cohérents avec différents groupes d’années combinant les cycles antérieurs de l’ESCC 2015, ce qui montre que les résultats sont robustes par rapport à d’autres combinaisons de cycles de l’ESCC. La méthodologie détaillée concernant la conception de l’enquête est disponible dans l' Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes - Composante annuelle (ESCC) .
Les mesures autoévaluées de la santé mentale utilisées dans le présent rapport sont sujettes à un biais de réponse. La culture, la nationalité, l’âge et d’autres facteurs sociaux peuvent influer sur les expériences déclarées en lien avec la santé mentale; entre autres, une personne peut avoir une mauvaise compréhension de ce qu’est une mesure appropriée, ou être plus ou moins disposée à répondre aux questions. Par exemple, la question sur le sentiment d’appartenance à la communauté peut faire l’objet d’interprétations différentes parce que le terme «communauté locale» n’est pas défini. Ainsi, les répondants pourraient interpréter «communauté locale» de différentes façons. Un tel biais de réponse, s’il est systématique, pourrait entraîner une sous-estimation ou une surestimation des inégalités déclarées.
Enfin, l’interprétation des résultats tient compte du fait que la pandémie de COVID-19 a eu des répercussions majeures sur les activités de collecte de données de l’ESCC de 2020, ce qui a entraîné des taux de réponse considérablement inférieurs à ceux des autres vagues annuelles. Malgré l’ajustement de la pondération de l’enquête pour réduire au minimum le biais dû au faible taux de réponse, la prudence est de mise lorsqu’il s’agit de comparer les estimations entre l’ESCC de 2020 et les autres vagues de l’ESCC.
Une évaluation future des tendances en santé mentale et de la façon dont les inégalités ont changé au fil du temps sera nécessaire pour pallier ces lacunes et ces limites dans les données.
Références
- Footnote 1
-
Noyes J, Booth A, Moore G, Flemming K, Tunçalp Ö, Shakibazadeh E. Synthesising quantitative and qualitative evidence to inform guidelines on complex interventions: Clarifying the purposes, designs and outlining some methods. BMJ Glob Heal. 2019;4(Supplement1).
- Footnote 2
-
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- Footnote 3
-
Mays N, Pope C, Popay J. Systematically reviewing qualitative and quantitative evidence to inform management and policy-making in the health field. Vol. 10, Journal of Health Services Research and Policy. 2005.
- Footnote 4
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- Footnote 5
-
Thomas S, Wannell B. Combining cycles of the Canadian Community Health Survey. Health Rep. 2009;20(1).
- Footnote 6
-
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- Footnote 7
-
ICIS. Tendances des inégalités en santé liées au revenu au Canada. 2016.
- Footnote 8
-
Organisation mondiale de la Santé. Handbook on health inequality monitoring: with a special focus on low-and middle-income countries. 2013.
- Date de modification: