Inégalités en matière de santé mentale, de bien-être et de mieux-être au Canada

Tendances des inégalités en matière de santé mentale au Canada. Met en évidence les changements au fil du temps et les facteurs d'inégalités en matière de santé mentale.

  • Dernière mise à jour : 2024-09-10

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Publié: 2024-09-10

La santé mentale est une priorité en santé publique, et il s’agit également de l’une des iniquités en santé les plus prononcées au Canada Footnote 1 . Les tendances à la baisse en matière de santé mentale ont été aggravées par plusieurs confinements liés à la pandémie de COVID-19 Footnote 2Footnote 3. Par conséquent, la santé mentale constitue une préoccupation courante des personnes au Canada.

Dans le présent rapport, l’Initiative pancanadienne sur les inégalités en santé utilise une approche holistique pour comprendre et décrire les inégalités en santé mentale en :

Ces données probantes peuvent orienter les décisions stratégiques, la conception des programmes et les mesures visant à promouvoir l’équité en santé mentale au sein des groupes de la population et d’un groupe à l’autre.

Les définitions de la santé mentale ont évolué au fil du temps, reflétant l’évolution des valeurs sociétales, des connaissances scientifiques et des contextes culturels. Autrefois définie comme l’absence de maladie ou de troubles mentaux, la santé mentale comprend maintenant le bien-être émotionnel, psychologique et social.

Certains groupes de personnes ont une santé mentale bien moins bonne que d’autres. Ces mêmes groupes ont souvent le moins accès à un traitement et à du soutien de qualité en matière de santé mentale. Ces inégalités reflètent souvent des différences économiques et sociales plus vastes qui sont enracinées dans la répartition inégale de la richesse, du pouvoir et de l’inclusion sociale Footnote 4Footnote 5Footnote 6Footnote 7Footnote 8. La détermination des iniquités en santé mentale et la mise en œuvre de moyens efficaces pour y remédier exigent des efforts intersectoriels à plusieurs niveaux qui tiennent compte :

Pour comprendre ces complexités, nous analysons différents types de données tirées de l’histoire, de la théorie sociale, des statistiques et des expériences vécues par les gens.

Nous utilisons une approche intersectionnelle pour examiner la nature complexe des inégalités en santé mentale au Canada. De multiples formes d’avantages et de désavantages concernant les conditions de vie et les possibilités interagissent et se chevauchent, ce qui entraîne des inégalités en matière de santé mentale, de bien-être et de mieux-être. Dans le présent rapport, nous incluons des données probantes qualitatives et quantitatives ainsi que des analyses de données primaires (figure 1). Cette approche tient compte des facteurs sociaux et structurels qui contribuent aux inégalités en santé mentale et évalue leur évolution au fil du temps.

Figure 1. Types de données probantes incluses dans le rapport

Types de données probantes incluses dans le rapport
Figure 1: Texte descriptif

Cet organigramme est divisé en deux rangées, chacune composée de cinq cases. Chaque case de la rangée supérieure correspond directement à une case de la rangée inférieure, reliée par une flèche pointant vers le bas. Le diagramme décrit les étapes de l'analyse des inégalités en matière de santé mentale au Canada.

  • Rangée 1 :
    • Revue rapide de la littérature quantitative.
    • Revue rapide de la littérature qualitative.
    • Revue rapide des concepts et définitions de la santé mentale.
    • Analyse des tendances en matière d'inégalités en santé mentale.
    • Analyse des tendances en matière d'inégalité de santé mentale chez les indigènes.
  • Ligne 2 :
    • Revue rapide des déterminants sociaux des inégalités en matière de santé mentale au Canada afin d'orienter l'orientation et la portée des analyses approfondies.
    • Revue rapide et analyse thématique de 67 études qualitatives portant sur les déterminants sociaux de la santé mentale au Canada.
    • Revue des définitions et conceptualisations actuelles et historiques de la santé mentale utilisées au Canada, y compris par les peuples autochtones.
    • Analyse des tendances en matière d'inégalité en santé mentale pour trois résultats de santé mentale et huit déterminants sociaux de la santé mentale, à l'aide de données d'enquêtes représentatives à l'échelle nationale.
    • Analyse des tendances en matière d'inégalité en santé mentale à l'intersection de certains déterminants sociaux de la santé mentale et de l'identité des Premières nations, des Métis ou des Inuits.

Cet organigramme donne un aperçu structuré des étapes suivies pour examiner et analyser les inégalités en matière de santé mentale au Canada, en mettant l'accent sur les données quantitatives et qualitatives et en accordant une attention particulière aux populations autochtones et aux déterminants sociaux de la santé mentale.

Ce rapport comprend les priorités, les visions du monde et les situations uniques des peuples autochtones, grâce à la mobilisation, à l’orientation et à la contribution continues des organisations autochtones nationales, notamment :

Constats

Nous identifions 4 thèmes (figure 2) liés aux déterminants sociaux de la santé mentale, du bien-être et du mieux-être :

Figure 2. Approche pour combiner les données qualitatives et quantitatives

Approche pour combiner les données qualitatives et quantitatives
Figure 2: Texte descriptif

Cette figure est organisée en trois sections principales, chacune représentée par une colonne de cases. La première et la troisième colonnes contiennent chacune une seule case, tandis que la colonne du milieu contient quatre cases empilées. La figure illustre la relation entre l'analyse thématique qualitative et l'analyse quantitative des tendances dans l'étude des inégalités en matière de santé mentale au Canada.

  • Colonne de gauche (analyse qualitative) :
    • Encadré 1 : Cet encadré représente l'analyse qualitative effectuée. Le texte se lit comme suit : « Qualitative ; Analyse thématique de 67 articles ; Identification de 4 thèmes clés ». Cela indique que l'analyse qualitative a consisté en un examen thématique de 67 articles, ce qui a permis d'identifier quatre thèmes clés liés aux inégalités en matière de santé mentale.
  • Colonne du milieu (thèmes clés identifiés) :
    • La colonne du milieu se compose de quatre cases empilées verticalement, chacune représentant l'un des thèmes clés identifiés dans l'analyse qualitative :
      • « Conditions socio-économiques » - Ce thème traite de la manière dont les facteurs socio-économiques influencent les résultats en matière de santé mentale.
      • « Discrimination » - Ce thème se concentre sur le rôle de la discrimination dans les inégalités en matière de santé mentale.
      • « Appartenance à la communauté » - Ce thème explore l'importance de la communauté et des liens sociaux dans la santé mentale.
      • « Accès aux soins et qualité des soins » - Ce thème examine la façon dont les inégalités existent dans l'accès aux services de soins de santé et dans la qualité de ces services en ce qui concerne les résultats en matière de santé mentale.
  • Colonne de droite (analyse quantitative) :
    • Encadré 3 : Cet encadré représente l'analyse quantitative réalisée. Le texte est le suivant : « Quantitative ; Mental health inequity trends ; Indigenous mental health inequity trends ; 2007 to 2022 » (analyse quantitative ; tendances des inégalités en matière de santé mentale ; tendances des inégalités en matière de santé mentale chez les indigènes ; 2007 à 2022). Cela indique que l'analyse quantitative s'est concentrée sur les tendances des inégalités en matière de santé mentale, y compris celles propres aux populations autochtones, sur la période 2007-2022.

Ce diagramme démontre visuellement l'intégration des résultats thématiques qualitatifs à l'analyse des tendances quantitatives, en mettant l'accent sur les principaux domaines d'intérêt pour comprendre et aborder les inégalités en matière de santé mentale au Canada.

Thème 1 : Conditions socioéconomiques

Il existe diverses relations entre la santé mentale et les conditions socioéconomiques, notamment :

Les analyses des tendances ont permis de dégager des gradients socioéconomiques cohérents en matière de santé mentale positive. Entre 2007 et 2022, les inégalités liées au revenu concernant la satisfaction à l’égard de la vie et celles en matière de niveau élevé de santé mentale autoévaluée ont diminué. Entre-temps, les associations entre la mauvaise santé mentale et l’insécurité alimentaire, l’insécurité liée au logement et le chômage ont persisté ou se sont renforcées.

La santé mentale est également influencée par les expériences cumulatives de désavantage socioéconomique et de discrimination. La discrimination peut être fondée sur le sexe, le genre, l’orientation sexuelle, la race, l’origine ethnique et le statut d’immigrant.

Le colonialisme, les obstacles systémiques continus et la discrimination ont alourdi le fardeau du logement inadéquat et de l’itinérance chez les Autochtones. De même, plusieurs forces techniques et structurelles ont perpétué des inégalités raciales ou ethniques, accroissant ainsi l’inadéquation professionnelle et la déqualification. Par exemple, les employeurs peuvent avoir des préjugés contre les accents étrangers ou l’expérience de travail et la reconnaissance professionnelle d’autres pays.

Thème 2 : Racisme et discrimination

Les membres de certains groupes de la population subissent plus de discrimination au Canada. Il s’agit notamment des personnes noires, racisées, immigrantes, 2ELGBTQI+ ou autochtones Footnote 9Footnote 10. L'expérience du racisme et de la discrimination a été régulièrement associée à la dépression, à l'anxiété, au stress chronique, au stress psychologique, à l'affect négatif, aux émotions négatives récurrentes et au stress post-traumatique, entre autres Footnote 11Footnote 12. La discrimination raciale quotidienne est associée à des symptômes dépressifs chez les Noirs au Canada Footnote 13, et le racisme anti-Noir en particulier a un impact sur la santé mentale des jeunes Footnote 14.

Le racisme, le sexisme, l’hétérosexisme, la transphobie, la xénophobie, la discrimination fondée sur le statut de minorité religieuse (p. ex. l’islamophobie et l’antisémitisme) et le colonialisme sont des exemples de déterminants structurels de la santé. Ils contribuent tous à une mauvaise santé mentale et ont une incidence négative sur les niveaux de stress, les perceptions de la sécurité, le sentiment d’appartenance sociale et l’estime de soi.

Les systèmes de pouvoir et de privilèges qui se recoupent contribuent davantage à des réalités matérielles inégales et à des inégalités sociales complexes.

Entre 2007 et 2022, les inégalités ont augmenté entre les personnes bisexuelles et hétérosexuelles en ce qui concerne le niveau élevé de santé mentale autoévaluée et la satisfaction à l’égard de la vie. En examinant l'intersection de la race et de l'immigration, la santé mentale auto-évaluée élevée et la satisfaction à l'égard de la vie se sont dégradés dans tous les groupes sociaux, mais de manière disproportionnée dans certains groupes, ce qui suggère que l'inégalité s'est aggravée au fil du temps.

Les expériences croisées de discrimination, de traumatisme infantile et d’homophobie nuisent à la santé mentale des personnes 2ELGBTQI+. Les personnes bisexuelles ou transgenres peuvent faire face à des défis et à de la discrimination uniques, notamment à de la biphobie et de la transphobie, même au sein des communautés 2ELGBTQI+. Leur accès aux réseaux de soutien peut être très limité en raison des risques accrus de différentes formes de violence.

Thème 3 : Liens sociaux et culturels, réseaux de soutien et appartenance à la communauté

Le sentiment d’appartenance ou d’attachement à la communauté, l’identification et l’acceptation au sein de l’environnement social d’une personne constituent un déterminant bien établi de la santé. Celui-ci est fortement associé à la santé mentale Footnote 15. Les gens s’épanouissent lorsqu’ils ressentent un sentiment d’attachement, de soutien et d’identification avec les personnes et les lieux qui les entourent. L’appartenance à une communauté peut être considérée comme un résultat d’une santé mentale positive.

Les liens sociaux et culturels, les réseaux de soutien et l’appartenance à une communauté sont influencés par la discrimination raciale, les inégalités entre les sexes et l’exclusion sociale. Entre 2007 et 2022, les écarts en matière de niveau élevé de santé mentale autoévaluée et de satisfaction à l’égard de la vie se sont creusés entre les personnes qui ont déclaré un fort sentiment d’appartenance à une communauté et celles qui ont déclaré un faible sentiment d’appartenance à une communauté.

Deux populations font face à des obstacles croisés à l’acceptation et à l’établissement de liens au sein des environnements sociaux : les immigrants récents, ou nouveaux arrivants, et les personnes 2ELGBTQI+. Les nouveaux arrivants déclaraient souvent avoir un sentiment d’appartenance envers leurs communautés ethnoculturelles, mais éprouver de la difficulté à s’intégrer pleinement à la société en raison des barrières linguistiques, des problèmes d’emploi et de la discrimination. Les nouveaux arrivants qui se sont identifiés comme des personnes 2ELGBTQI+ ont souligné leur isolement social. Les groupes de soutien social et les organismes communautaires ont joué un rôle crucial dans la création d’un sentiment d’appartenance et d’acceptation au sein de la communauté. Ils ont également contribué à réduire les sentiments de solitude et de dépression.

Les changements climatiques perturbent de plus en plus la vie quotidienne de tous les individus au Canada et a un impact négatif sur les liens sociaux et culturels. Cette situation peut être une source de détresse, d'anxiété et de deuil face à la perte de terres et aux catastrophes naturelles, et exacerber l'insécurité alimentaire. Les Premières nations, les Inuits et les Métis des communautés rurales sont particulièrement vulnérables. Les changements environnementaux menacent leurs pratiques culturelles et leurs moyens de subsistance, d'où la nécessité de considérer les changements climatiques comme un déterminant de la santé mentale.

Thème 4 : Accès aux services de soins de santé, leur utilisation et leur qualité

Partout au Canada, l’accès à des services de santé mentale et leur qualité posent des défis importants. Ces défis ne se limitent pas aux régions rurales et éloignées. La recherche qualitative permet de déterminer comment le sexisme, l’hétérosexisme, l’homophobie, le racisme et la stigmatisation liés à la maladie mentale contribuent aux mauvaises expériences de soins. Par exemple, les personnes 2ELGBTQI+ ne disposent pas de possibilités de soins reconnaissant leur situation. Les personnes transgenres et non binaires indiquent que leur identité de genre est contestée par les fournisseurs de soins. Les temps d’attente pour obtenir des soins de santé mentale, particulièrement pour des soins spécialisés, sont longs, même pour les personnes à risque de toxicomanie.

Un plus grand besoin non satisfait de soins de santé mentale a été signalé par les personnes qui :

La stigmatisation des personnes qui consomment des substances ou qui souffrent de graves maladies mentales nuit à leur capacité d’obtenir un traitement. Certains groupes ont fait état d’expériences particulières de stigmatisation, de critères différents utilisés à leur égard et d’un manque de sensibilité culturelle lorsqu’ils cherchaient à obtenir un traitement et du soutien en santé mentale et en toxicomanie. Il s’agissait notamment de femmes, de personnes transgenres et d’Autochtones.

Discussion et répercussions

Ce rapport décrit l’influence des déterminants structurels de la santé et des systèmes de pouvoir interdépendants sur les inégalités en santé mentale au Canada. Ses conclusions appuient des approches holistiques et pansociétales qui peuvent remédier aux inégalités persistantes en matière de santé mentale. Ces approches peuvent être mises en œuvre par une collaboration intersectorielle et des mesures concertées des secteurs de la santé publique et de la santé mentale. Les partenaires des secteurs de l’éducation, de l’emploi, du logement et des services sociaux sont essentiels. Ces secteurs jouent un rôle crucial dans la prise en compte des déterminants sociaux et structurels qui influent sur les résultats en matière de santé mentale.

Nous proposons 5 principaux domaines d’intervention :

Élargir la compréhension de la santé mentale, du bien-être et du mieux-être

Afin d’inclure divers systèmes de connaissances, de perspectives et de relations, nous devons mettre l’accent sur une compréhension de la santé mentale plus large et plus inclusive sur le plan culturel et social. Par exemple, des données qualitatives ont montré que les catégories utilisées pour cerner les problèmes, mesurer les résultats et élaborer des interventions peuvent ne pas convenir aux nouveaux arrivants ou aux personnes racisées. Cela s’explique par le fait que la recherche psychologique est principalement fondée sur des participants occidentaux, de la classe moyenne et instruits (16, 17). Les systèmes de santé et de santé publique doivent tenir compte de divers facteurs qui influent sur la santé mentale. Il s’agit notamment des injustices historiques pour les peuples autochtones et des facteurs de stress associés à l’immigration. En mettant l’accent sur une compréhension holistique de la santé mentale, les politiques et les interventions peuvent être adaptées à des communautés particulières et à leurs défis uniques.

Intégrer l’équité comme priorité dans les soins de santé mentale

L’établissement de priorités et l’intégration de l’équité dans les soins de santé mentale consistent à combler l’écart entre les soins de santé publique et les soins de santé mentale. Nous avons défini 4 catégories de fonctions où la santé publique et les soins de santé mentale peuvent travailler en collaboration pour faire progresser l’équité en matière de résultats :

Créer des partenariats intersectoriels

Les partenariats intersectoriels destinés à aborder les facteurs en amont peuvent accroître les possibilités et les résultats positifs en matière de santé mentale, de bien-être et de mieux-être. La santé publique peut remédier à certaines inégalités en matière de santé mentale. Toutefois, la plupart des mesures qui influent directement sur les déterminants sociaux de la santé émanent du système de santé, des organismes communautaires, de la société civile et d’autres secteurs et intervenants gouvernementaux Footnote 18.

Les partenariats devraient être coordonnés selon une approche pansociétale. La consultation individuelle et communautaire peut révéler les besoins et les obstacles en matière de santé mentale. Une consultation et une collaboration significatives et soutenues avec les peuples autochtones dès les premières étapes sont particulièrement importantes. Les partenaires autochtones devraient déterminer les priorités et établir le programme. Les partenaires de tous les secteurs peuvent travailler en collaboration à l’appui de ces objectifs.

Nos constatations soulignent la nécessité d’interventions pour aborder les effets cumulatifs des déterminants structurels de la santé qui ont entraîné des inégalités persistantes. Ces facteurs comprennent des déterminants comme le revenu, l’emploi, le racisme, l’appartenance à une communauté et l’accès aux soins de santé.

L’approche de la Santé dans toutes les politiques (SdTP) préconise que chaque secteur et ministère du gouvernement applique systématiquement une vision holistique de la santé à ses processus décisionnels. L’initiative Impact collectif est une approche intersectorielle structurée qui regroupe divers partenaires pour aborder collaborativement des enjeux complexes. Les organismes de santé publique et de santé mentale pourraient s’en servir pour réduire les iniquités en santé mentale.

Utiliser des politiques et des interventions universelles avec des interventions ciblées

Nos constatations montrent une baisse du niveau élevé de santé mentale autoévaluée parmi plusieurs groupes. Ces baisses persistent en fonction des niveaux de revenu, de la situation d’emploi et des niveaux d’insécurité alimentaire.

Nos constatations montrent également une réduction des inégalités en santé mentale au fil du temps. Cette situation est attribuable à la détérioration des taux dans les groupes de référence (les plus favorisés). C’est ce qu’on appelle le nivellement par le bas.

Ces résultats suggèrent la nécessité d’interventions ciblées pour soutenir les groupes les plus défavorisés. Ils soulignent également la nécessité d’interventions universelles en santé mentale pour améliorer les résultats en santé mentale en général. Une combinaison d’interventions universelles et ciblées peut contribuer à faire en sorte que toute personne dispose des ressources nécessaires pour favoriser sa santé mentale.

Combler les lacunes statistiques et surveiller l’équité continue en santé

Les enquêtes nationales sur la santé doivent être élargies pour :

La sensibilité culturelle serait améliorée en ajoutant des définitions explicites de concepts subjectifs et en fournissant des questions d’enquête dans différentes langues.

Il est nécessaire de produire périodiquement des rapports détaillés sur l’ampleur et les tendances des inégalités en santé et leurs déterminants pour :

Conclusion

Pour relever efficacement les défis posés par les inégalités en santé mentale, il est essentiel de tenir compte des déterminants structurels, des contextes historiques et de la collaboration entre les secteurs.

Il est essentiel d’adopter une approche intégrée et multidimensionnelle en matière de santé mentale. Cette approche doit être fondée sur la compréhension des déterminants sociaux plus généraux et des inégalités systémiques qui façonnent la santé mentale, le bien-être et le mieux-être. Ce rapport met l’accent sur une stratégie pansociétale. Il demande une collaboration entre la santé publique, les différents ministères, les systèmes de santé, les secteurs de l’éducation et du logement ainsi que les organismes communautaires. Les politiques et les cadres comme la Santé dans toutes les politiques (SdTP) et l’Impact collectif nous aident à aborder les facteurs interreliés qui contribuent aux inégalités en santé mentale. En définitive, cette approche promet de réduire les inégalités actuelles et de bâtir une société plus saine et plus résiliente pour les générations futures.

Si elles sont mises en œuvre avec succès, ces recommandations peuvent jeter les bases d’approches plus équitables, inclusives et réactives en matière d’équité en santé mentale.

Références

Footnote 1

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Footnote 2

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Footnote 3

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Footnote 4

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Footnote 5

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Footnote 6

Ralliement national des Métis. Métis Vision for Health [Internet]. 2022. Extrait de https://www.metisnation.ca/uploads/documents/3-1)Métis Vision for Health-July 12 update.pdf

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Footnote 7

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Footnote 8

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Footnote 9

Cotter A. Expériences de discrimination chez les Noirs et les Autochtones au Canada, 2019. Centre canadien de la statistique juridique et de la sécurité des collectivités. 2022;(85).

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Footnote 10

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Footnote 11

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Footnote 12

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Footnote 13

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Footnote 14

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Footnote 15

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Footnote 16

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Footnote 17

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Footnote 18

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Footnote 19

Marmot M, Allen J, Bell R, Bloomer E, Goldblatt P. WHO European review of social determinants of health and the health divide. Vol. 380, The Lancet. 2012.

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