Mesurer l’infrastructure cyclable au Canada :
Application d’un système de classification commun aux données ouvertes municipales.
- Dernière mise à jour : 2025-03-07
Le transport actif, comme la marche et le vélo, est une solution importante utilisée par les Canadiennes et Canadiens pour se déplacer dans leur environnement immédiat. Bien que cette solution ait pour avantage de réduire la congestion routière et les émissions de gaz à effet de serre, il s’agit également d’un moyen essentiel pour de nombreux Canadiens de pratiquer une activité physique quotidienne. L’activité physique présente de nombreux bienfaits pour la santé physique et mentale, notamment en contribuant à la prévention des maladies chroniques et en améliorant la santé mentale positive et le bien-êtreFootnote 1.
Les indicateurs de l’activité physique, du comportement sédentaire et du sommeil (APCSS)ont été élaborés par l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC) et consistent en une liste d’indicateurs et de mesures clés liés à ces comportements en matière de mouvementFootnote 2, incluant le transport actif. Par exemple, les indicateurs APCSS indiquent que les adultes au Canada ont déclaré utiliser un moyen de transport actif pendant 1,8 heure par semaine en moyenneFootnote 2.
Des données probantes étayent le fait que plus une personne se sent en sécurité sur son itinéraire cyclable, plus elle sera prête à faire davantage de véloFootnote 3. Cette constatation peut être particulièrement vraie pour les individus qui sont moins assurés dans la pratique du vélo, et pourrait réduire un obstacle pour ceux qui commencent à en faireFootnote 4. Il est important que la construction de l’infrastructure cyclable soit solide, de manière à assurer la sécurité des cyclistes. Cependant, tous les types d’infrastructure n’offrent pas les mêmes niveaux de protectionFootnote 5. Dans cette mise à jour, l’ASPC applique les critères du Système de classification du confort et de la sécurité des voies cyclables canadiennes (Can-BICS) dans l’évaluation des données relatives au cyclisme provenant du SIG des municipalités afin de saisir cette distinction dans les infrastructures et de fournir une base de référence pour les mesures et indicateurs futurs.
Infrastructures cyclables à City Name utilisant le système de classification nomenclature.
Text description
Contexte
Système de classification du confort et de la sécurité des voies cyclables canadiennes (Can-BICS)
Le système Can-BICS décrit cinq catégories d’infrastructure cyclable réparties selon leur degré de sécurité et leur confort pour les usagers. Les catégories de voies très confortables comprennent les « Piste cyclable sur chaussée », les « Piste cyclable en site propre », et les « Vélorue ». Les voies cyclables moyennement confortables comprennent les « sentiers polyvalents ». Le faible niveau de confort inclut les « Bande cyclable peinte au sol ». Le blogue de données présente également les infrastructures « non conformes », c’est-à-dire les infrastructures cyclables que la ville a repérées, mais qui ne sont pas classées comme suffisamment confortables pour être incluses dans Can-BICS; il présente également les infrastructures « non classées », c’est-à-dire les infrastructures qui n’ont pas pu être classées de manière définitive. Les catégories sont décrites plus en détail par Winters et collFootnote 6. Pour chacune des 30 villes énumérées ci-dessus, l’infrastructure cycliste classée par chaque ville sur la base de leur propre catégorisation d’infrastructure, est incluse ainsi que la catégorie Can-BICS correspondante. L’infrastructure totale de la ville est égale à l’infrastructure Can-BICS « plus » les catégories non conformes et non classées. Dans certains cas, les villes identifient plus d’infrastructures que celles qui peuvent être classées comme sécuritaires et confortables selon les critères Can-BICS.
Données ouvertes
Les données ouvertes sont celles dont l’accès, l’utilisation, la modification et le partage sont gratuitsFootnote 7. Un nombre croissant de municipalités canadiennes ont créé des portails de données ouvertes accessibles qui incluent l’emplacement et les types d’infrastructures cyclables. Ces ensembles de données ouvertes sont de riches sources d’information qui peuvent être exploitées à de nombreuses fins, notamment dans le domaine de la santé publique. La première édition de ce blogue de données a démontré le potentiel des données ouvertes pour rendre compte des infrastructures cyclables en utilisant les nombreuses classifications créées par 26 villes. Toutefois, il est difficile d’établir des comparaisons entre les villes, car les étiquettes utilisées pour classer les types d’infrastructures ne sont pas cohérentes.
Cette deuxième édition applique les critères du Système de classification du confort et de la sécurité des voies cyclables canadiennes (Can-BICS)Footnote 6. La classification Can-BICS est une convention canadienne d’appellation des infrastructures cyclables qui a pour but de refléter le confort et la sécurité des usagers et qui permet de les mesurer d’une manière comparable entre les différents types d’infrastructures et les différents niveaux de confort.
Ces données comparables sont essentielles pour l’établissement d’une méthode de mesure de l’infrastructure cycliste dans les villes sentinelles qui puisse être suivie dans le temps. Dans cette mise à jour, les données de quatre villes supplémentaires ont été ajoutées à ce blogue de données. Ce blogue de données comprend désormais des données provenant de toutes les provinces et inclut des villes qui représentent 44 % de la population canadienne. Des travaux sont en cours pour ajouter des villes territoriales à l’avenir.
Points clés
- Il existe une grande diversité d’infrastructures cyclables et de conventions d’appellation qui diffèrent d’une ville à l’autre.
- Pour les voies cyclables très confortables, le type d’infrastructure le plus courant est la piste cyclable (haut niveau de confort); cependant, les sentiers polyvalents (confort moyen) et les bandes cyclables peintes (bas niveau de confort) prédominent dans la plupart des villes.
Limites
- La date de publication de chaque ensemble de données varie d’une municipalité à l’autre, la plus ancienne datant de juin 2013 et la plus récente d’août 2018, à l’exception de Halifax, St. John’s, Charlottetown et Saskatoon : les données provenant de ces villes ont été publiées entre 2016 et 2022. L’ancienneté de certaines données signifie la possibilité que les nouvelles infrastructures n’aient pas été prises en compte.
- L’application de la classification Can-BICS aux données publiques sur les infrastructures cyclables s’effectue actuellement par une inspection visuelle de segments d’infrastructures désignés par la ville afin d’y attribuer une catégorie Can-BICS. Par conséquent, les examens réalisés indépendamment peuvent conduire à des différences de classification en raison de la variabilité des examinateurs et du choix des différents segments d’infrastructure soumis à l’inspection et à la classification.
- Ce blogue de données actuel est destiné à établir des données de référence. Les changements futurs dans les kilomètres d’infrastructures déclarés peuvent résulter :
- de la construction de nouvelles infrastructures.
- d’une application plus cohérente des normes connexes par les villes
- d’une plus grande normalisation des méthodologies de codage pour les codeurs Can-BICS.
- Il convient d’être prudent lorsqu’on compare les villes et de leurs infrastructures, en tenant compte des différences de population et de densité de population. Les villes plus peuplées disposent de plus de ressources pour construire des infrastructures, et les villes plus densément peuplées utilisent les infrastructures de manière plus efficace. La comparaison la plus importante consistera à examiner les changements au sein d’une même ville au fil du temps. En établissant ces données de base, les villes peuvent dès à présent les utiliser pour mettre en évidence les améliorations apportées à leurs réseaux depuis les dates de notre base de données.
Conclusion
Bien que la construction d’infrastructures cyclables ne date pas d’hier, la classification de ces infrastructures selon une convention d’appellation cohérente et comparable est le produit d’une innovation récente. L’ASPC n’en est qu’aux premiers stades de l’application de méthodes de classification de ce type aux données administratives fournies par les collectivités canadiennes. Le développement du système Can-BICS et l’utilisation de données ouvertes telles que présentées dans cet outil aideront à soutenir une surveillance cohérente de l’infrastructure de transport actif à travers le Canada et fourniront un nouvel outil pour comprendre cet important déterminant de l’activité physique quotidienne. Le travail se poursuit pour mettre à jour les données Can-BICS avec de nouvelles données provenant de Statistique Canada et de Logement, Infrastructure et Communautés Canada et le travail en cours au Laboratoire de recherche sur les villes, la santé et le transport actif.
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