Blogue de données

Voici notre blogue de données, une nouvelle façon de découvrir nos données de santé publique, en plus d'avoir les dernières nouvelles sur nos publications à venir.

Différences des taux d’obésité entre les collectivités rurales et les centres urbains au Canada

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Qu’est-ce que l’obésité et comment la mesure-t-on?

L’obésité est un état complexe dans lequel l’excès de graisse corporelle pose un risque pour la santé1.

L’indice de masse corporelle (IMC) constitue la principale mesure utilisée pour suivre l’obésité dans la population canadienne. L’IMC est une mesure définie comme étant le poids d’une personne divisé par le carré de sa taille2.

Toutes les estimations sont tirées de l’Atlas des facteurs de risque au Canada (AFRC) utilisant les données totalisées de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes, 2015-2018:

  • Environ un Canadien sur quatre de 18 ans et plus (26,6 %) vit actuellement avec l’obésité.
  • Chez les adultes, les taux d’obésité sont plus élevés chez les hommes que chez les femmes (28,0 % contre 24,7 %, respectivement).

La géographie et la santé sont étroitement liées. L’endroit où nous vivons influence grandement notre mode de vie et a un effet direct sur nos expériences en matière de santé3.


Que signifient « urbain » et « rurale »?

Dans sa classification des secteurs statistiques, Statistique Canada divise toutes les municipalités canadiennes en deux grandes catégories géographiques4.

  • les centres de population - que nous appelons ici « régions urbaines» –, qui sont les zones ayant une concentration démographique d’au moins 1 000 habitants et une densité de population de 400 habitants ou plus au kilomètre carré (km2).
  • les régions rurales - tout le territoire à l’extérieur des régions urbaines.

La somme des centres de population et des régions rurales constitue la totalité du Canada.

La population rurale du Canada comprend une combinaison des personnes qui vivent dans les régions rurales intégrées aux régions urbaines ainsi que les personnes qui vivent en dehors des régions urbaines :

Image de Statistique Canada, définition détaillée de région rurale Source: Image de Statistique Canada, définition détaillée de région rurale. Tirée de le 17 août 2020.

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Comment la prévalence de l’obésité se compare-t-elle entre les régions rurales et les régions urbaines du Canada?

Dans l’ensemble du Canada, le taux d’obésité est plus élevé chez les adultes vivant en région rurale que chez ceux vivant en région urbaine, quel que soit leur sexe.

  • En région rurale, environ un adulte canadien sur trois vit avec l’obésité (31,4 %).
  • En région urbaine, environ un adulte canadien sur quatre vit avec l’obésité (25,6 %).

Cela signifie qu’il y a, en moyenne, 5,8 cas d’obésité de plus par 100 adultes en région rurale, comparativement aux régions urbaines.

Figure 1. Prévalence de l’obésité (%) chez les adultes canadiens par lieu de résidence rurale-urbain et par sexe.

Source : Données totalisées de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes, 2015-2018, déclarées dans l'AFRC.
Population : Adultes de 18 ans et plus, à l’échelle du Canada et par sexe.

Tendances géographiques de l’obésité observées au Canada chez les adultes vivant dans les collectivités rurales par rapport à ceux vivant dans les villes

Toutes les provinces ne présentent pas des taux d’obésité plus élevés dans les régions rurales que dans les régions urbaines.

  • Les provinces présentant des taux d’obésité chez les adultes plus élevés dans les régions rurales que dans les régions urbaines sont le Manitoba, la Saskatchewan, l’Île-du-Prince-Édouard, l’Ontario, l’Alberta, la Colombie-Britannique et le Québec. Dans ces provinces, l’obésité en milieu rural était de 3,1 à 7,4 points de pourcentage plus élevée que dans les régions urbaines (Québec 27,3 % contre 24,2 %; Manitoba 36,1 % contre 28,7 %)
    • En Saskatchewan et au Manitoba, les taux d’obésité en région rurale étaient plus élevés pour les hommes uniquement, tandis qu’au Québec et en Alberta, les taux d’obésité étaient plus élevés en région rurale pour les femmes uniquement.
  • Il n’y avait aucune différence significative entre les taux d’obésité des adultes vivant en région rurale et ceux vivant en région urbaine au Nouveau-Brunswick, à Terre-Neuve-et-Labrador, en Nouvelle-Écosse, au Nunavut, au Yukon et dans les Territoires du Nord-Ouest.

Figure 2. Prévalence de l’obésité (%) chez les adultes canadiens par province et territoire et par lieu de résidence rural-urbain.

Source : Données totalisées de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes, 2015-2018, déclarées dans l'AFRC.
Population : Adultes de 18 ans et plus, à l’échelle du Canada.
*Différence significative lorsque l’on compare les taux d’obésité entre les régions rurales et les régions urbaines dans une même province ou un même territoire.

La prévalence de l’obésité est plus élevée dans les petites villes que dans les grandes agglomérations urbaines.

Dans les villes au Canada :

  • Le taux d’obésité chez les adultes est le plus faible dans les grandes régions métropolitaines de recensement, comme Montréal, Toronto et Vancouver.
  • En général, le taux d’obésité chez les adultes tend à être plus élevé dans les petites villes. Le taux d’obésité dans les agglomérations de recensement de Miramichi, Woodstock, Corner Brook, Cap-Breton, Yellowknife, Brockville, Dawson Creek, Wood Buffalo et Iqaluit est environ 1,5 fois supérieur à la moyenne canadienne (c’est-à-dire plus de 40 % contre 26,6 %).

Figure 3. Municipalités aux taux d’obésité les plus faibles et les plus élevés au Canada, adultes de 18 ans et plus.

Source : Données totalisées de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes, 2015-2018, déclarées dans l'AFRC.
Population : Adultes de 18 ans et plus, certaines ^^régions métropolitaines de recensement (RMR), ^agglomérations de recensement (AR) et villes.

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Toutefois, la disparité de l’obésité chez les adultes entre les régions urbaines et les régions rurales est complexe et multifactorielle!

Par le passé, l’urbanisation était considérée comme l’un des principaux facteurs de la hausse de l’obésité dans les pays industrialisés. De récentes études mondiales et nationales montrent que l’urbanisation de la vie rurale a contribué à une augmentation plus importante de l’obésité rurale 5,6.

Ce changement dans la distribution géographique de l’obésité peut s’expliquer en partie par le désavantage économique et social croissant que connaissent les collectivités rurales par rapport aux villes. En particulier, les collectivités rurales ont un niveau d’éducation et un revenu plus faibles, une moindre disponibilité d’aliments sains et frais à coût raisonnable, un accès réduit au transport en commun et un manque d’environnements favorables à la marche, aux sports et aux activités récréatives5.

En interprétant ces données, il faut garder à l’esprit les caractéristiques socio-économiques à l’échelle des municipalités pour comprendre la disparité du taux d’obésité chez les adultes entre les régions urbaines et les régions rurales.

  • Au Canada, dans l’ensemble, l’obésité chez les adultes est plus répandue au sein des populations défavorisées, comme les personnes sans emploi ou celles dont le revenu du ménage et le niveau d’éducation sont peu élevés.

Figure 4. Prévalence de l’obésité chez les Canadiens adultes, par statut socio-économique.

Source : Données totalisées de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes, 2015-2018, déclarées dans l'AFRC.
Population : Adultes de 18 ans et plus, à l’échelle du Canada.

Principaux messages

Les tendances mondiales récentes montrent que la prévalence de l’obésité augmente plus rapidement chez les personnes vivant dans les régions rurales que chez celles vivant dans les régions urbaines.

  • Les données démographiques de 2015 à 2018 montrent que, dans l’ensemble du Canada, le taux d’obésité est plus élevé dans les régions rurales que dans les régions urbaines (31,4 % contre 25,6 %).
  • Dans les villes au Canada :
    • Le taux d’obésité chez les adultes est le plus faible dans les grandes régions métropolitaines de recensement.
    • En général, le taux d’obésité chez les adultes tend à être plus élevé dans les petites villes.
    • Bien que le taux d’obésité chez les adultes dans les territoires soit parmi les plus élevés au Canada, aucune disparité n’a été relevée entre leurs régions urbaines et rurales.
  • Au Canada, dans l’ensemble, l’obésité chez les adultes est plus répandue dans les populations défavorisées, comme les personnes sans emploi ou celles dont le revenu du ménage et le niveau d’éducation sont peu élevés.

Les données sur l’évolution des taux d’obésité dans les populations rurales et urbaines peuvent aider les décideurs et les communautés locales à cibler les politiques, les programmes et les services qui favorisent un poids santé au niveau géographique approprié.

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En savoir plus

Pour de plus amples renseignements, consultez l’Atlas des facteurs de risque au Canada (AFRC) .

L’AFRC permet d’explorer les données par zone géographique au-delà du lieu de résidence en région rurale ou urbaine. Si vous avez besoin d’une plus grande granularité des données géographiques, l’AFRC offre une interface dynamique nouvelle qui intègre le suivi des principaux facteurs de risque liés aux maladies chroniques et à la santé mentale (par exemple, l’obésité, le surpoids, l’inactivité physique, la perception de la santé comme étant passable ou mauvaise, le manque de soutien communautaire et de sentiment d’appartenance) dans une plateforme géospatiale à plusieurs niveaux géographiques, de l’échelle nationale aux grandes municipalités et villes, y compris les capitales des territoires. Les données peuvent également être extraites selon d’autres déterminants démographiques et socio-économiques importants de la santé.

Références :

  1. Organisation mondial de la Santé. Principaux repère : Obésité et surpoids. Organisation mondial de la Santé; 2018. Tirée de: https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/obesity-and-overweight
  2. Adab P, Pallan M, Whincup PH. Is BMI the best measure of obesity? BMJ. 2018; 360: k1274
  3. Dummer, Trevor J B. Health geography: supporting public health policy and planning. CMAJ, vol. 178,9 (2008): 1177-80. Available from https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2292766/
  4. Statististique Canada, Classifications géographiques, Classification des centres de population et des régions rurales 2016. Tirée de: https://www.statcan.gc.ca/fra/sujets/norme/ccprr/2016/introduction
  5. NCD Risk Factor Collaboration. Rising rural body-mass index is the main driver of the global obesity epidemic in adults. Nature. 2019;569(7755):260-264.
  6. Shields, Margot and Tjepkem, Michael. Différences régionales en matière d'obésité. Statististique Canada, Rapports sur la santé, Vol. 17, No. 3, août 2006. Tirée de: https://www150.statcan.gc.ca/n1/pub/82-003-x/2005003/article/9280-fra.pdf
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