Blogue de données
Voici notre blogue de données, une nouvelle façon de découvrir nos données de santé publique, en plus d'avoir les dernières nouvelles sur nos publications à venir.
Blessures attribuables aux tondeuses à gazon Publié le : ()
Pour plusieurs Canadiens, la tonte du gazon est une tâche routinière pendant trois saisons. Malgré l’existence de recommandations de sécurité et de vêtements et d’équipement de protection, les blessures attribuables aux tondeuses à gazon surviennent encore chez les personnes de tout âge.
Le Système canadien hospitalier d’information et de recherche en prévention des traumatismes (SCHIRPT) est un système de surveillance des blessures et des cas d’empoisonnement en place dans les services d’urgence de onze hôpitaux pédiatriques et de sept hôpitaux généraux au Canada. Les chiffres présentés ci après sont tirés d’une analyse de la base de données électronique du SCHIRPT.
Une recherche a été réalisée dans un extrait de la base de données électronique du SCHIRPT afin de trouver les cas de blessures non intentionnelles attribuables à une tondeuse à gazon qui sont survenus depuis le 1er avril 2011. Ces cas comprenaient les incidents dont la description par le patient contenait les phrases ou les mots-clés suivant : tondeuse à gazon, tondait le gazon, coupait gazon, coupait le gazon, coupait la pelouse ou tondait la pelouse. Les phrases et les mots-clés en anglais ont également été recherchés. De plus, une recherche a été effectuée dans la base de données électronique du SCHIRPT afin de trouver les cas dont la cause directe ou les codes de facteur étaient liés aux tondeuses non motorisées, aux tondeuses motorisées poussées, aux tondeuses à gazon autoportées et aux tondeuses à gazon qui n’avaient pas été classées comme étant motorisées ou non.
Combien de cas ont été signalés?
D’avril 2011 à juin 2018, 512 cas de blessures non intentionnelles attribuables à une tondeuse à gazon (57,0 cas / 100 000 dossiers dans la base de données) ont été relevés. Plus de la moitié des cas (54 %) ont été signalés dans deux des hôpitaux généraux utilisant le SCHIRPT.
Enfants et jeunes par comparaison aux adultes
Les blessures attribuables aux tondeuses à gazon étaient plus courantes chez les adultes que chez les enfants et les jeunes et plus courantes chez les personnes âgées de 50 à 64 ans (figure 1).
Hommes par comparaison aux femmes
Dans l’ensemble, 75,7 % des personnes ayant subi des blessures étaient des hommes.
Comment la blessure est-elle survenue?
Dans la plupart des cas de blessures survenues chez les personnes de tout âge, l’utilisateur s’était coupé aux mains ou aux pieds (ce qui comprend les amputations traumatiques) sous la tondeuse alors que celle-ci était en marche (tableau 1). Dans près du tiers des cas survenus chez les enfants âgés de 14 et moins, des brûlures étaient survenues après avoir touché un moteur ou un tuyau d’échappement chaud (tableau 2).
Trois blessures les plus courantes
Pour chaque cas, jusqu’à trois blessures pouvaient être précisées dans le SCHIRPT, la première étant la plus grave. Parmi les blessures les plus graves signalées, les trois blessures les plus courantes étaient :
- plaies ouvertes, y compris des coupures et des lacérations mineures (29,4 %);
- fractures (13,5 %);
- amputations traumatiques, y compris les amputations partielles (11,3 %) et les brûlures et corrosions (11,3 %).
Presque toutes les amputations traumatiques (et partielles) sont survenues au niveau des doigts, des orteils ou des pieds, à l’exception de moins de cinq cas où les blessures sont survenues au niveau des mains ou de la partie inférieure de la jambe (y compris lorsque plus d’une amputation avait été déclarée).
Quelles parties du corps ont été blessées?
Pour chaque cas, jusqu’à trois parties du corps correspondant aux types de blessures signalées pouvaient être indiquées dans le SCHIRPT. Parmi les blessures les plus graves signalées, les trois principales parties du corps blessées étaient :
- doigts et main (30,4 %);
- orteils, pied et cheville (18,3 %);
- tête, visage (y compris les yeux) et cou (16,8 %).
Quel niveau de soins hospitaliers a été nécessaire?
Dans l’ensemble, 71,6 % des patients ont été soignés dans les services d’urgence tandis que 14,6 % des patients avaient des blessures suffisamment graves pour être admis à l’hôpital. Le reste des patients ayant subi des blessures moins graves avaient quitté les services d’urgence sans voir de médecin, avaient été placés en observation seulement, avaient reçu des conseils au sujet de leurs blessures dans les services d’urgence ou avaient été admis pour une autre raison. Aucun décès n’a été signalé.
Est-ce que de l’équipement de sécurité ou des vêtements de protection spéciaux avaient été utilisés?
L’utilisation d’équipement de sécurité a été déclarée dans 11,7 % des cas, tandis que dans 68,6 % des cas, aucun équipement de sécurité ou vêtement de protection n’avait été utilisé. Cette information n’a pas été précisée dans 19,7 % des cas. Dans chaque cas, jusqu’à cinq équipements de sécurité pouvaient être indiqués. Plus de la moitié (50,5 %) de l’équipement de sécurité indiqué était des bottes ou des vêtements de protection. Dans le tiers des cas (32,2 %), il s’agissait de lunettes de protection.
Plongée dans les données
Figure 1. Distribution de la fréquence des cas de blessures attribuables aux tondeuses à gazon, par groupe d’âge, par 100 000 dossiers*, base de données électronique du SCHIRPT, de 2011 à 2018
*Le dénombrement par 100 000 dossiers est normalisé en fonction de tous les cas dans la base de données électronique du SCHIRPT pour chaque groupe d’âge afin de tenir compte de la distribution inégale de l’âge dans la base de données puisqu’un plus grand nombre d’hôpitaux pédiatriques utilisent le SCHIRPT. À noter que dans 369 cas se trouvant dans la base de données électronique du SCHIRPT, l’âge n’avait pas été précisé.
Tableau 1. Circonstances des cas de blessures attribuables aux tondeuses à gazon chez tous les groupes d’âge, base de données électronique du SCHIRPT, de 2011 à 2018
*La catégorie « autre » comprend la collision avec un véhicule motorisé, les brûlures après contact avec une flamme ou les brûlures électriques, les évanouissements et les blessures survenues en jouant avec une tondeuse stationnaire.
Tableau 2. Circonstances des cas de blessures attribuables aux tondeuses à gazon chez les enfants et les jeunes âgés de 14 ans et moins, base de données électronique du SCHIRPT, de 2011 à 2018
*La catégorie « autre » comprend : coupure par une composante autre que les lames ou coupure sans autre précision; blessures survenues en jouant avec une tondeuse stationnaire; tombé ou éjecté d’une tondeuse autoportée (y compris les capotages); blessure lors de l’entretien ou de la réparation d’une tondeuse qui n’était pas en marche; frappé un obstacle (p. ex. frappé une branche, déposé le pied sur un clou rouillé); perte d’équilibre ou chute lors de l’utilisation de la tondeuse; entorse, foulure ou faux mouvement lors de l’utilisation de la tondeuse; blessure lors du déplacement ou du chargement ou du déchargement de la tondeuse; embarquement et débarquement de la tondeuse; brûlures après contact avec une flamme ou brûlures électriques.
À noter
Les blessures décrites ici ne représentent pas toutes les blessures attribuables aux tondeuses à gazon survenues au Canada puisque le SCHIRTP recueille uniquement des données d’un échantillon d’hôpitaux canadiens. En plus des adolescents plus âgés et des adultes, les Autochtones et les personnes vivant en régions rurales sont aussi sous représentés dans la base de données électronique du SCHIRPT puisque la majorité des sites utilisant le Système sont des hôpitaux pédiatriques situés dans de grandes villes. Les blessures ayant entraîné le décès sont également sous représentées puisque les données des services d’urgence ne reflètent pas le nombre de personnes qui sont décédées avant leur arrivée à l’hôpital et celles qui sont décédées après avoir été admises dans un autre service. En raison de la nature dynamique de la base de données électronique du SCHIRPT, les renseignements sont encore saisis dans cette dernière. Par conséquent, les données de certaines années pourraient être incomplètes.